La vente d'Opel à Magna une fois de plus reportée

Décidément, la vente d'Opel à l'équipementier austro-canadien Magna et à son allié russe Sberbank aura ménagé le suspense jusqu'au bout. On attendait hier la signature officielle du contrat de vente entre General Motors (GM), l'actuel propriétaire, et Magna. Elle n'a pas eu lieu et n'aura lieu qu'aujourd'hui ou demain. Les raisons de ce retard tiennent principalement dans les difficiles négociations entre les représentants du personnel et la nouvelle direction.concessionsPour vendre Opel, GM exige un accord des salariés au plan de réduction de coûts de Magna. Ce dernier prévoit que, moyennant une participation de 10 % dans le capital de la nouvelle entreprise, les salariés renoncent aux primes et aux augmentations de salaire jusqu'en 2014, ce qui représenterait une économie globale de 265 millions d'euros. Mais les syndicalistes allemands voudraient aussi un droit de regard sur les futures délocalisations de sites.D'autres négociations étaient en cours. Car si les syndicats britanniques et belges ont finalement donné leur accord à Magna, il n'en allait pas de même du côté espagnol, où l'on craint pour 1.650 des 7.500 emplois de l'usine de Saragosse. Malgré des concessions, le repreneur n'a pas encore emporté l'assentiment des syndicats et des autorités. Certes, en théorie, on peut se passer de l'accord espagnol, mais ce ne serait guère souhaitable pour Berlin. Tant pour des raisons financières que pour faciliter l'assentiment de Bruxelles, l'Allemagne voudrait associer les gouvernements concernés à ces garanties de 4,5 milliards d'euros accordées au constructeur. Or, les autres pays européens, et particulièrement l'Espagne, traînent des pieds.divergencesLe dernier et peut-être le plus considérable des obstacles reste celui de Bruxelles. Hier, la Commission a rappelé qu'elle aura son mot à dire et que la vente sera signée « aux propres risques » des contractants. « Si la Commission considère que les règles de l'UE n'ont pas été respectées, l'aide ne pourra être versée et les sommes déjà accordées devront être remboursées », a-t-on affirmé à Bruxelles. En fait, Berlin négocie avec la Commission. Le ministre de l'Économie allemand, Karl Theodor zu Guttenberg, a confirmé que des différences de vues subsistaient avec la Commission. Selon lui, « on pourra signer, lorsque tout le monde sera d'accord ». Le feuilleton Opel n'est donc pas encore fini.
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