L'ingénierie électrique se recompose

énergieEn l'espace d'un an, Eiffage s'est offert Clemessy (ingénierie électrique) et Crystal (génie climatique, thermique industrielle), deux filiales de Dalkia, la branche énergie de Veolia Environnement. Fin août, Vinci a annoncé de son côté avoir conclu un accord avec le fonds Qatari Diar pour la reprise de Cegelec, avec l'ambition de constituer un leader européen dans l'ingénierie électrique et les services à l'énergie. Cette seconde opération, de plus grande ampleur et de plus grande portée, peut être le signal de nouvelles opérations de consolidation dans l'ingénierie électrique, autrement dit des métiers liés à la production, à la distribution et à l'utilisation d'énergie.Le secteur est encore très morcelé, en France comme en Europe. Vinci Énergies seul ne pesait que 8 % de part de marché sur le territoire français. « La croissance organique est difficile à réaliser dans le cadre de ces marchés. La croissance externe est donc un vecteur important de développement », estime un expert. Précisément, l'attractivité de ces métiers va s'accroître car ils vont bénéficier des politiques d'optimisation des équipements liés à la production d'énergie. Les économies d'énergie, devenues impératives avec la lutte contre le changement climatique, sont étroitement liées aux équipements techniques mis en place dans les bâtiments en amont ainsi qu'aux conditions d'exploitation et de maintenance de ces bâtiments en aval.tous les regards sur Spie Pour les groupes de BTP, l'ingénierie électrique permet de développer un vrai partenariat de long terme avec les clients. L'énergie touche au c?ur du process de ces derniers et la maintenance des installations implique la signature de contrats de longue durée. Ce qui permet de lisser le risque d'activité et de conjoncture alors que les chantiers de construction sont souvent engagés à court terme (exception faite des très grands chantiers) et la relation avec un client souvent unique. Il est très rare de réaliser plusieurs chantiers pour le compte d'un seul et même client.Dans ce contexte, Spie, un des grands du secteur, détenu par le fonds d'investissement PAI, pourrait-il être l'acteur du prochain mouvement de consolidation ? Pour les experts, Spie, qui a réalisé en 2008 près de 3,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires, a une taille critique suffisante et peut fort bien continuer à se développer seul. Mais tôt ou tard PAI revendra. Or les possibilités de rachat par un industriel se sont réduites : Vinci ne peut plus acheter Spie pour des raisons de concurrence. Et Eiffage n'aurait pas forcément les moyens de s'offrir Spie, valorisé au moins de 1,5 à 2 milliards d'euros. PAI pourrait aussi introduire Spie en Bourse, ou orchestrer un autre LBO (rachat par endettement). Sophie Sanchez
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