Les grands pays émergents pourraient stimuler la croissance mondiale

Le Brésil vend du minerai de fer à la Chine, qui le transforme en acier pour les besoins de ses activités manufacturières qui soutiennent sa croissance. De leur côté, les Brésiliens, en s'enrichissant, achètent des produits « Made in Germany » ou « Made in Japan » : tel est, pour nombre d'économistes, le scénario qui s'esquisse actuellement. Le retour de la croissance mondiale serait ainsi le fruit de deux cercles, l'un formé par les grands pays émergents, qui en tireraient d'autres, en particulier les producteurs de denrées agricoles, Brésil ou Argentine, et de matières premières, depuis le minerai de fer jusqu'au pétrole. À leur tour, ces derniers stimuleraient, via leurs importations, la croissance des pays industrialisés. « Même si on espère peut-être trop de la Chine, elle peut favoriser la croissance des pays producteurs de matières premières, qui eux, recommenceront à consommer », confirme ainsi Ray Stone, économiste chez Stone & McCarthy, un bureau d'étude américain. Indicateurs et estimations semblent conforter l'idée de ce « triangle vertueux ». Comme le pointent les analystes de Goldman Sachs, certains pays émergents pourraient connaître un spectaculaire rebond de leur croissance comparé à la sortie de crise poussive que connaissent les pays développés. Le taux de croissance de 7,3 % pour les pays émergents prévus par Goldman Sachs est à faire pâlir d'envie les pays riches, qui ne devraient connaître qu'un taux de 1,9 %, voire 1,7 %, en 2010. Les politiques de stimulation de la croissance, via la demande interne, menées notamment par la Chine, semblent donc porter leurs fruits. Dans l'ex-empire du Milieu, la demande locale devrait croître de 13,3 % cette année, pronostiquent les analystes de Goldman Sachs, compensant, pour ce qui est de la croissance du PIB, la chute de 23 % sur un an des exportations. le commerce interpaysPar ailleurs, un autre phénomène à l'?uvre depuis quelques années tend à se renforcer ces derniers temps : le commerce interpays émergents, à l'exemple du Brésil fournissant du minerai de fer à la Chine. Alors qu'entre 2000 et 2008, les exportations des pays émergents vers les pays développés sont passées de 19 % de leur PIB à 21 %, la part des échanges entre pays émergents dans leur PIB a presque doublé, passant de 7 % à 12 %. Ce qui ne veut pas dire que les grandes économies émergentes ne sont pas ouvertes sur le monde développé. Au contraire, elles en consomment les produits. Les entreprises, notamment européennes, l'ont bien compris : leur exposition aux pays émergents a doublé en dix ans, passant de 10 % à 20 % de leur chiffre d'affaires. L'Allemagne, fortement exportatrice de produits manufacturés vers des pays comme la Chine, sera l'économie du Vieux Continent la plus à même de profiter du rebond économique de Pékin. Lysiane J. BauduGoldman Sachs prévoit un taux de croissance de 7,3 % pour les pays émergents.
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