Rebuté par les exigences du Canada, BHP Billiton renonce au rachat de Potash

Homme d'audaces, Marius Kloppers, le directeur général de BHP Billiton, accumule décidément les revers. Amorcé en 2007, le vertigineux projet de rachat à 140 milliards de dollars de Rio Tinto avait été interrompu à cause de la crise. Il y a un mois, les deux géants miniers ont renoncé à rapprocher leurs actifs dans le minerai de fer australien au sein d'une coentreprise valorisée à 110 milliards de dollars en raison de problèmes concurrentiels. Lundi matin, enfin, BHP Billiton s'est résigné à retirer son offre à 39 milliards de dollars sur le producteur de potasse canadien Potash, rejetée il y a dix jours par Ottawa, car elle ne bénéficierait pas en l'état au pays. Revenant dans un communiqué sur les engagements pris lors de ses discussions avec les autorités canadiennes, BHP a justifié sa décision en expliquant comprendre que « les garanties supplémentaires requises par le gouvernement [pour soutenir son offre] seraient rentrées en conflit avec la stratégie du groupe et l'objectif de création de valeur pour ses actionnaires ».Que va désormais faire BHP Billiton ? Dans l'immédiat, il compte utiliser son cash ? 12,5 milliards de dollars à la fin de son exercice 2009-2010 ? pour choyer ses actionnaires. Le groupe va relancer son plan de rachat d'actions, pour un montant de 4,2 milliards de dollars. Mais on voit mal Marius Kloppers ne pas tenter d'autres opérations pour élargir son offre de produits et accroître leurs débouchés géographiques. Avec la potasse, BHP pariait sur la hausse jugée nécessaire des rendements agricoles pour nourrir une population en forte croissance et aux habitudes alimentaires en évolution. Vers quelle cible va-t-il désormais se tourner ? Selon les analystes BHP, peu endetté, pourrait vouloir se renforcer dans les hydrocarbures. Le pétrole représente 16 % de son chiffre d'affaires, mais un quart de son résultat d'exploitation. Seul le minerai de fer le surclasse en rentabilité. Avec une production de 435.000 barils par jour sur son exercice 2010 (un neuvième de celle d'ExxonMobil), le groupe n'est qu'un acteur de second rang et ne devrait pas rencontrer de problème de concurrence s'il décidait de poursuivre dans cette voie. O. H.
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