Vivendi sort du bourbier polonais Elektrim et fait la paix avec Deutsche Telekom

Après dix ans de guérilla judiciaire, Vivendi et Deutsche Telekom vont enfin enterrer la hache de guerre en Pologne. Le groupe français a annoncé mercredi un accord par lequel il recevra 1,25 milliard d'euros et renoncera à tous ses droits sur l'opérateur mobile polonais PTC, dont les deux géants européens se disputaient le contrôle. Vivendi avait ramené à zéro la valeur de cette participation dans ses comptes en 2006. Il avait initialement investi 1,8 milliard d'euros en 1999, « soit l'équivalent de 12 Airbus » aimait à comparer Jacques Espinasse, l'ancien directeur financier de Vivendi. Une somme versée à l'époque au conglomérat énergétique polonais Elektrim pour entrer au capital de PTC, qui opère sous la marque Era, et dont Deutsche Telekom détenait déjà 49 %. Ce dernier considéra l'arrivée du Français comme une rupture du pacte d'actionnaires.Vivendi sort de ce bourbier polonais, hérité de l'ère Messier, la tête haute. L'accord a en fait été conclu avec l'opérateur allemand mais aussi l'homme d'affaires Solorz-Zak, actuel actionnaire d'Elektrim, et les créanciers, dont l'État polonais et les porteurs d'obligations d'Elektrim, en faillite depuis 2007. Il doit « éteindre l'ensemble des litiges liés à la détention du capital de PTC », souligne Vivendi. Car cette bataille pour le contrôle de PTC a donné lieu à une cinquantaine de procédures à Varsovie, Vienne, Londres, Paris, Seattle, Miami..., où les uns et les autres réclamaient réparation, annulation de transfert d'actions, etc. Sauver ElektrimPar prudence comptable, Vivendi avait préféré ne plus intégrer dans ses comptes cet actif consolidé à 96 % par Deutsche Telekom. Ce dernier se voit « reconnaître la propriété de 100 % de PTC » par cet accord. Il paie au total 1,4 milliard pour sécuriser ce contrôle, le solde étant versé à Elektrim. Vivendi espère récupérer le chèque dans le courant du premier trimestre. Car il faut d'abord qu'Elektrim sorte de la faillite. Il y a trois ans déjà, Deustche Telekom et Vivendi avaient été tous proches d'un accord mais n'avaient fianlement pas réussi à s'entendre. Les différentes parties concernées se sont retrouvées autour d'une table il y a quelques semaines. Dès la mi-novembre, la perspective d'un règlement amiable était évoquée en Pologne. PTC, qui était le leader polonais du mobile avant la bataille, est désormais numéro trois avec 29 % de part de marché, derrière la filiale de France Télécome;lécom PTK Centertel (31 %) et Polkomtel (30 %), dont Vodafone souhaite sortir. Delphine Cuny
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