Vers une refonte du contrôle des médicaments

C'est une réforme en profondeur du système de contrôle des médicaments qu'a promise, samedi, Xavier Bertrand dans la foulée de la publication du rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur le Mediator. Le ministre de la Santé n'avait guère le choix tant le rapport est sévère pour l'ensemble de la « chaîne du médicament ». Et tout particulièrement pour l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), qui autorise les mises sur le marché des médicaments et en décide le retrait. Selon l'Igas, le Mediator, interdit de commercialisation en 2009, aurait dû l'être dès 1999. La première série de mesures porte sur une nouvelle gouvernance de l'Agence, décrite par les trois inspecteurs de l'Igas comme « une structure lourde, lente, peu réactive, figée [...] dans une sorte de bureaucratie sanitaire ». Elle devrait désormais être dirigée par un binôme composé d'un professionnel de la santé et d'un profil plus administratif. Et serait désormais totalement financée par une subvention de l'Etat, alors qu'elle dépend aujourd'hui en partie des laboratoires pharmaceutiques. Deuxième axe : l'amélioration de la transparence, tant au moment du lancement d'un médicament qu'au cours de sa commercialisation. Dans les 15 jours, l'Afssaps doit procéder à une nouvelle évaluation « bénéfice-risque » des 76 médicaments actuellement sous pharmacovigilance. À plus long terme, alors que l'Igas regrette que aujourd'hui, « le doute bénéficie non aux patients et à la santé publique mais aux firmes », les suspensions d'autorisation sur le marché devraient être plus simples et plus rapides et les alertes venues du terrain, à l'instar de celles lancées par Irène Frachon sur le Mediator, devront être mieux prises en compte. Enfin, en matière de conflits d'intérêts, Xavier Bertrand a demandé que « toutes les conventions sans exception » liant les industriels et les professionnels de la santé soient rendues publiques. Y compris, précise l'ex-secrétaire général de l'UMP, pour « les membres des cabinets ministériels ».Mission parlementaireMercredi, « Le Canard enchaîné » a révélé que deux membres du cabinet de Xavier Bertrand, lorsqu'il était ministre de la Santé, entre 2005 et 2007, avaient eu des liens avec Servier. Pour couper court à la polémique, Xavier Bertrand a indiqué, dimanche, qu'il « souhaitait être entendu le plus vite possible par les missions parlementaires » en cours sur le Mediator.
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