Le patron de Fiat bouscule les relations sociales en Italie

cite>Fiat restera à Turin. Au terme d'un débat très vif, les employés de l'usine historique de Mirafiori ont en effet approuvé vendredi dans la nuit, par référendum, avec 54 % de « oui », le projet de relance du site présenté par l'administrateur délégué Sergio Marchionne. L'accord prévoit, en échange d'un durcissement des conditions de travail, 1 milliard d'euros d'investissements avec le partenaire américain Chrysler pour produire jusqu'à 280.000 véhicules par an. « Si le non l'emporte, même avec 51 %, nous n'investirons pas », avait répété avant le vote le patron du groupe, soutenu par le président du Conseil Silvio Berlusconi qui avait jugé que « si l'accord devait être rejeté, les entreprises auraient de bonnes raisons pour délocaliser dans d'autres pays ».Un testDe manière générale, dans la péninsule, le vote de Mirafiori a fait figure de test pour la redéfinition des rapports sociaux. Sergio Marchionne n'a cessé de marteler que la sauvegarde d'une industrie automobile en Italie passait par une augmentation de la productivité alors qu'un ouvrier transalpin produit en moyenne près de trois fois moins de véhicules par an que son homologue polonais. Dans ce but, le patron de Fiat a décidé de ne plus signer d'accords par branche, mais de mettre en oeuvre des accords séparés, usine par usine. En juin déjà, un plan prévoyant une augmentation de la flexibilité, un encadrement du droit de grève ou encore une réduction des pauses avait été approuvé par 63 % des ouvriers de l'usine de Pomigliano d'Arco, en Campanie. À Turin, l'approbation a été moins nette. Sur les lignes de montage notamment, le « non » l'a emporté avec 54 % des voix, permettant au syndicat des métallurgistes Fiom-CGIL (farouchement hostile à l'accord, contrairement aux deux autres confédérations CISL et UIL) de parler de « résultat extraordinaire ». Ce sont les employés qui ont fait la différence en approuvant à 96 % le plan de Sergio Marchionne, lequel s'est réjoui d'un « tournant historique ».Reste que, non signataire de l'accord, la Fiom-CGIL devrait ne plus avoir de représentants au sein de Fiat. Une situation difficilement gérable qui a poussé le président John Elkann à souhaiter « un retour à la normalité ». Satisfaite du résultat du référendum, la présidente du patronat (Confindustria), Emma Marcegaglia, a pour sa part souhaité que Fiat ramène à terme dans Confindustria les deux usines, Pomigliano d'Arco et Mirafiori, retirées dans le cadre de la stratégie d'accords séparés de Sergio Marchionne. Robert Lavéran, à Rome
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