On pouvait craindre que « France soir », en lançant une nouvelle formule, choississe de s'abandonner au « trash ». Ce n'est pas le cas. Lancée ce lundi, la formule reste populaire et abondamment illustrée. Elle perd certains pigistes de luxe comme Patrick Poivre d'Arvor. Son prix passe de 50 à 60 centimes. « Nous sommes très loin des tabloïds anglo-saxons, qui ne sont pas une référence », a assuré Rémy Dessarts, arrivé à la direction de la rédaction l'été dernier, suite au limogeage de Christian de Villeneuve. Équilibre fixé à fin 2012Objectif du propriétaire, Alexandre Pougatchev : atteindre 100.000 exemplaires « au plus vite » en 2011, puis 140.000 en 2012. À comparer aux 76.000 exemplaires diffusés actuellement, dont près de 30 % de vente aux tiers (compagnies aérennes...). Certes, la diffusion actuelle est le triple de celle avant la relance du titre en mars 2010. Mais elle est inférieure aux objectifs fixés alors : 150.000 fin 2010, puis 200.000 en 2011. L'équilibre, initialement espéré pour 2010, est désormais promis pour « fin 2012 ». En 2009, le quotidien avait perdu 12 millions d'euros sur un chiffre d'affaires de 7 millions. Au total, Alexandre Pougatchev dit avoir déjà investit 60 millions d'euros, et va remettre 20 millions au pot cette année. « Je n'ai pas à prouver que j'ai de l'argent », dit-il, assurant avoir toujours payé salariés et fournisseurs « en temps et en heure ». Le jeune patron (il vient d'avoir 26 ans) a refusé de s'exprimer sur les problèmes financiers de son père Sergueï, assurant juste qu'ils n'auraient pas d'impact sur ses investissements dans le quotidien. En effet, la banque de l'oligarque russe, la Mejprombank, est en faillite depuis un mois, et est même accusée d'irrégularités par la banque centrale russe. Elle va donc devoir vendre ses actifs, dont ses deux chantiers navals. Or Pougatchev père espérait que ses chantiers construisent deux des quatre navires de guerre Mistral que Moscou envisage de commander à Paris - un marché estimé à 1,5 milliard d'euros. Selon la lettre « Russia Intelligence », la reprise de « France Soir » aurait même été effectuée afin d'obtenir ce marché. Jamal He

latribune.fr

16 Jan 2011, 23:21

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