Les compagnies du Golfe renforcées

On en reste, pour l'heure, à la joute verbale. L'association des compagnies aériennes européennes (AEA), qui regroupe tous les transporteurs traditionnels (mais pas les low-cost), a renoncé, selon nos informations, à déposer plainte fin 2009 à Bruxelles pour distorsion de concurrence contre les compagnies du Golfe comme elle envisageait de le faire (voir « La Tribune » du 30 juin 2009). « Le projet a été écart頻, confie t-on chez Air France. « Nous n'en n'entendons plus parler », confirme un dirigeant d'une compagnie du Golfe. dossier sur les aides étatiquesPoussée notamment par Air France et Lufthansa, très inquiètes de la très forte croissance d'Emirates (Dubai), Qatar Airways (Qatar) ou autres Etihad Airways (Abou Dhabi), l'AEA avait monté un dossier sur les aides étatiques dont bénéficieraient ces compagnies publique. Et ce, en s'appuyant sur le règlement communautaire 868-2004 qui protège les acteurs européens contre « les subventions et les pratiques tarifaires des compagnies émanant des pays tiers ». L'AEA cherchait aussi à établir un lien entre les aides d'état et le maintien de fortes capacités. « Le dossier était pourtant convaincant, la DG Trade de la commission européenne nous l'avaient dit », regrette-t-on chez Air France, où l'on précise « que le principe d'une plainte avait été entériné en assemblée générale de l'AEA avant d'être écarté lors d'une une réunion des présidents des compagnies [Presidence Comitee] », à laquelle ne participait d'ailleurs pas celui d'Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta. Certaines compagnies européennes redoutaient un échec, ce qui aurait renforcé leurs rivales du Golfe. Ce qui, de toutes les manières, est le cas, car l'inaction des opérateurs européens peut aussi s'interpréter comme une incertitude sur le bien-fondé de leurs arguments. Chez Emirates notamment, qui a toujours nié recevoir des subventions (ses comptes sont par ailleurs audités par un organisme international). Des enquêtes de l'AEA sur le sujet il y a quelques années n'avaient rien donné, contrairement à Qatar ou Etihad, qui, elles, ne communiquent pas leurs comptes. Pour ces compagnies, les européens n'ont pas de leçons à donner au regard de la longue liste de transporteurs secourus par leurs Etats. SAS, Alitalia Austrian... sans aller jusqu'à Air France en 1994, les exemples sont en effet nombreux. Fabrice Gliszczynsk
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