Victime d'un marché italien sinistré, Fiat chute lourdement

Le constructeur italien a réalisé la plus mauvaise performance de l'Union européenne (plus la Suisse, la Norvège et l'Islande) en février. Les immatriculations de voitures neuves du turinois y ont plongé de 16,7 % (- 18,4 % sur les deux premiers mois de 2011) alors que le marché dans son ensemble croissait très légèrement (+ 1,4 %). Seul son allié américain Chrysler a... fait pire (- 24,7 %). La dégringolade de Fiat est plus grave que celle de Ford (- 12,1 %), PSA (- 5 %) ou Toyota (- 3,1 %) tandis que Volkswagen progressait en février (+ 9,1 %) tout comme GM (+ 8,3 %) et Renault (+ 3,1 %). La marque Fiat proprement dite et son label de luxe Lancia chutent carrément de 22 %. Le consortium piémontais affiche du coup une pénétration de 7,6 % à peine en Europe, contre plus de 9 % un an auparavant. Le plongeon du groupe Fiat tient beaucoup à celui du marché transalpin (- 20,5 % en février). Mais pas seulement. En effet, le piémontais a fléchi davantage que l'ensemble du marché dans son pays d'origine. Ses ventes y ont en effet reculé de 27 %. Avec un plongeon de la marque Fiat elle-même (- 34 %). Preuve que la tenue des marchés n'explique pas tout. Le constructeur, qui avait profité à plein des primes à la casse favorisant les petits modèles, se trouve confronté à un vieillissement de sa gamme, qui comporte aussi de nombreux trous. Si la 500 néo-rétro reste la coqueluche des beaux quartiers - et pas seulement -, la Panda d'entrée de gamme s'essouffle. Il est vrai qu'elle date de 2003. Et la Punto, concurrente traditionnelle des Renault Clio ou autres Peugeot 207, n'est plus très attractive. Quant à la compacte Bravo, elle constitue un semi-échec.Modèles agésChez Lancia, les citadines Ypsilon et Musa, âgées, ne sont plus vraiment concurrentielles et la Delta de gamme moyenne n'a guère convaincu, la production tournant à la moitié des cadences escomptées. Heureusement, de nouveaux modèles à forts volumes potentiels arrivent, avec beaucoup de retard toutefois, telles l'Ypsilon III en juin, la Fiat Panda III fin 2011, un minispace à bas coûts fabriqué en Serbie en 2012. Suffisant pour inverser durablement la tendance ? Voire. Alain-Gabriel Verdevoye
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