Le platine et les métaux platinoïdes ont ralenti leur chute mercredi, amorcée lors du tsunami japonais vendredi dernier. Mais après de très fortes baisses, le marché risque de rester volatil tant la demande de platine et de palladium semble intimement liée à la croissance japonaise, qui absorbe chaque année 15 % de la production mondiale des deux métaux, selon Barclays Capital.Le platine est prisé de longue date au Japon. Au temps des shoguns, l'empereur imposait aux commerçants de porter du platine, jugé moins ostentatoire que l'or. Et ce goût pour le métal se traduit par une forte demande de la bijouterie, la grande majorité des bagues de fiançailles japonaises étant notamment en platine. Mais le gros de la demande de platine et de palladium est aujourd'hui destinée aux voitures : 18 % du platine produit dans le monde termine dans les Toyota, Honda et autres Nissan. Le palladium, métal proche du platine par ses propriétés mais nettement moins cher, à 709 dollars l'once mercredi, contre 1.709,5 pour le platine, est en effet tout autant concerné par l'état de l'économie japonaise. Les Japonais l'utilisent pour des implants dentaires, dans le secteur de l'électronique mais surtout pour les mécanismes de catalyse dans les voitures. Les tensions anticipées sur le marché du palladium notamment, dont la Russie, le principal producteur, semble rationner les exportations, pourraient donc s'inverser. Jusqu'alors, on anticipait une croissance de la demande de 7 % et un recul de 5 % de la production cette année.La suspension annoncée de la production des sites de Toyota et Honda devrait se traduire par une chute de la demande globale des deux métaux, surtout si elle devait se prolonger. L'impact des catastrophes au Japon sur l'or est en revanche plus subtile. Le métal jaune était tout proche de ses plus-hauts (1.444,32 dollars par once) lorsque le tremblement de terre a eu lieu. Après un fort mouvement baissier qui a frappé toutes les classes d'actifs mardi, les cours de l'or sont repartis à la hausse mercredi. La prime de l'or physique s'est envolée à Tokyo ces jours-ci, dans un mouvement comparable à celui qui a touché le franc suisse : la fuite vers les actifs sans risque. Aline Robert

latribune.fr

16 Mars 2011, 21:24

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