Les patrons européens jaugent leur fiscalité

En 2009, une majorité de patrons européens (55%) continue de penser que le niveau des prélèvements obligatoires est plus élevé chez eux que généralement ailleurs en Europe. C'est ce que révèle la cinquième enquête annuelle sur la fiscalité et les entrepreneurs européens, réalisée par IPSOS pour le compte dCCIP dans 10 pays de l'Union européenne, en partenariat avec la Tribune. Cette perception fait quasi l'unanimité des chefs d'entreprises belges, italiens, et français. En toute logique, ceux-ci jugent leur pays peu attractif pour les investisseurs étrangers. En France, lanterne rouge du classement, 80 % des entrepreneurs partagent ce sentiment. En Espagne, durement frappée par la crise, le retournement de tendance est spectaculaire : les dirigeants ibériques ne sont plus que 30% à trouver leur pays attractif contre 53% en 2008. Mais la crise n'explique pas tout. Pays-Bas, Royaume Uni et Pologne, qui ont connu des conjonctures contrastées l'an passé, restent très prisés par leurs entrepreneurs. Et ce malgré une fiscalité variable. Champion de l'attractivité, les Pays Bas ne pratiquent pas le dumping fiscal, avec un taux d'imposition sur les sociétés (25,5%) qui se situe au 19ème rang de l'Union européenne. stabilité juridiqueMais il est vrai qu'en 2009, le niveau de l'impôt sur les sociétés n'est plus le premier critère retenu par les investisseurs pour s'implanter à l'étranger. Parmi les différents aspects de la fiscalité, ceux-ci privilégient la stabilité juridique et réglementaire, puis l'impôt sur les sociétés, et, quasiment au même niveau, les charges sociales. Spécificité française, nos entrepreneurs donnent, eux, largement (68%) la priorité au niveau des charges sociales - un sujet qu'ils connaissent bien. Autre enseignement de l'enquête, à la faveur de la crise, l'entrepreneur européen s'est réconcilié avec l'Etat. Effet des plans de soutien au monde bancaire et industriel, les entrepreneurs reconnaissent à la majorité (51%, + 6 points par rapport à 2008) la qualité des service publics, au regard du niveau d'impôts qu'ils paient. Le changement est net en Allemagne (56%, + 26 points) mais aussi en France (61%, + 16 points). A croire que la crise aura eu une vertu civique auprès du monde de l'entreprise. n
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