Bruxelles freine la succession à la tête de l'IASB

Occupée depuis décembre 2009 à rechercher un successeur à son président Sir David Tweedie, l'IASB, l'entité indépendante qui édicte les normes comptables internationales IFRS en vigueur en Europe depuis 2005, se heurte à l'opposition feutrée de Bruxelles. A en croire le « Financial Times », le Commissaire européen au marché intérieur, Michel Barnier, n'est pas satisfait de la tournure prise par les évènements. Le conseil des « Trustees » de l'IASB, chargé de nommer ses membres et de contrôler leur travail, aurait en effet écrit au « Monitoring Board », le conseil de surveillance  du normalisateur mis en place début 2009 et qui rassemble les principaux régulateurs de marché de la planète, pour lui présenter un successeur potentiel « à prendre ou à laisser ». Un casus belli pour Bruxelles, qui fait pression pour que la gouvernance de l'IASB fasse plus de place au « Monitoring Board », où siège Michel Barnier. « Le processus [de nomination] n'a pas été aussi ouvert et aussi consciencieux qu'il aurait pu l'être, et le Commissaire estime que le Monitoring Board doit y être pleinement associé », a ainsi déclaré au « Financial Times » un haut fonctionnaire de la Commission. Cette lutte d'influence explique le retard pris dans la succession de David Tweedie, qui tirera sa révérence en juin 2011. Les Trustees visaient en effet une décision début juillet. Selon le « Financial Times », un candidat se détache - Ian Mackintosh, le normalisateur en chef britannique - avec le soutien de l'entourage de David Tweedie. Un soutien qui pourrait suffire à le disqualifier aux yeux de Michel Barnier, même si la Commission affirme ne s'intéresser qu'au processus, et ne pas vouloir se mêler du choix du candidat. Du côté de l'IASB, on souligne que le rôle du Monitoring Board se borne à vérifier que les Trustees exercent bien leur responsabilité de contrôle de l'IASB, mais que « par courtoisie », les Trustees l'ont « tenu informé » tout au long du processus, et l'ont même invité à proposer des noms de candidats. reconstruire Cependant, pour un observateur averti, « il faut être réaliste : le Monitoring Board doit être dans la boucle, d'autant que les relations de l'IASB avec l'Europe se sont détériorées. L'IASB a donc tout intérêt à avoir un président qui saura reconstruire de bonnes relations ». De fait, Bruxelles a commencé à montrer les dents fin 2009 en refusant d'homologuer la nouvelle norme IFRS 9 sur la comptabilité des instruments financiers. La succession de David Tweedie pourrait donc donner lieu à un nouveau bras de fer. « Le processus [de nomination] n'a pas été aussi ouvert et aussi consciencieux qu'il aurait pu l'être », a jugé un haut fonctionnaire de la Commission.  
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