Produit sur le plus grand terroir de champagne, le rosé des Riceys n'est élaboré que par une petite vingtaine de vignerons, tous passionnés par ce vin ô combien délicat et exigeant. On n'en fait pas tous les ans. Il faut que le pinot noir - grain à peau noire et à jus blanc - se soit gorgé de soleil et qu'il présente un degré naturel de 10?° C au départ de la vigne, parmi d'autres critères sélectifs, pour que le raisin soit mis en macération. « Nous sommes obligés de veiller à cette opération comme le lait sur le feu. Ce n'est pas à la couleur que nous stoppons la macération, mais au goût de rosé souhaité, et cela peut tomber au milieu de la nuit. Il faut un certain savoir-faire... », commente Pascal Morel. Le président des producteurs de cette AOC à dose homéopathique (60.000 bouteilles/an, à comparer aux 300 millions de cols de champagne produits dans la région) prévient qu'on ne cherche pas « la rentabilité » avec ce rosé très coloré, mais le « plaisir ». Sa rareté et son prix élevé (12 à 22 euros) sont dus aussi à une conservation longue de trois à quatre années en cave avant la commercialisation, pour que l'amateur éclairé puisse le déguster à maturité. « C'est un vin très connu, mais peu répandu, donc recherché, qui est à la fois élégant, structuré et puissant. Il reflète les lieux-dits les mieux exposés du terroir des Riceys. Chez Devaux, nous le vinifions en collaboration avec une douzaine d'adhérents, très accros depuis une vingtaine d'années. Cela nous permet de réaliser des assemblages et d'obtenir la constance voulue », souligne le chef de cave. Le fruit rouge est très présent dans ce vin qui tire aussi sur la violette ou la noisette. Ph.S.

latribune.fr

16 Août 2010, 23:31

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