Les « cajas » espagnoles toujours dans la tourmente

La Confédération Espagnole des Caisses d'Epargne (CECA) a dû présenter mercredi des résultats semestriels à première vue peu encourageants. Les quarante-deux caisses analysées ont en effet enregistré une baisse du bénéfice net de 29 % au premier semestre 2010, à 2,5 milliards d'euros. Leur marge d'intérêt (équivalent du chiffre d'affaires) s'est élevée à 7,9 milliards d'euros, soit 25 % de moins qu'au premier semestre 2009.Toutes les caisses d'épargne prises en compte ont néanmoins enregistré des bénéfices et elle dégageront encore des profits au deuxième semestre, a affirmé lors de la conférence de presse José Antonio Olavarrieta, directeur général de la CECA. En outre, la hausse du taux de créances douteuses, suivie de près compte tenu de la forte exposition des caisses au secteur immobilier, s'est ralentie, à 5,29 %, soit 27 points de base de plus qu'en juin 2009. Il ne faut cependant pas trop s'y fier car le taux de créances douteuses de 3,42 % de la Caixa, première entité du secteur, biaise les résultats globaux du secteur.Fait encourageant néanmoins, certains paramètres qui, selon José Carlos Díez, économiste en chef chez Intermoney, expliquent ces médiocres résultats tendent à s'atténuer. « Le niveau très bas de l'Euribor a joué sur les résultats des caisses dont une grande partie des crédits concédés sont des hypothèques », explique-t-il. L'augmentation de ce taux pourrait soulager les caisses. Par ailleurs, la décélération du taux de créances douteuses devrait leur permettre à l'avenir de modérer le niveau de leurs provisions, qui ont atteint près de 5 milliards d'euros au premier semestre. Ces signes positifs signifient-t-ils que les caisses sont sur le point de sortir de la tempête, notamment à la faveur de la mise en marche des fusions qui vont porter leur nombre de 45 à 18 ? « Pas à court terme », répond José Carlos Díez. « Les fusions mettront deux à trois ans avant de se refléter sur les résultats », affirme-t-il. Fuite de la clientèleParmi les facteurs de risque, les « Cajas » ont enregistré une baisse de 2,7 % des dépôts de la clientèle privée. La presse espagnole y voit le résultat de la coûteuse « guerre des dépôts » engagée cet hiver par les banques, qui consiste à attirer les épargnants avec une rémunération très alléchante de 4 %. La fuite de la clientèle des caisses qui en résulte pousse ces dernières à faire appel à la Banque Centrale Européenne pour satisfaire leurs besoins de liquidité. Pour autant, poursuit l'économiste d'Intermoney, cette concurrence effrénée n'a en réalité qu'un impact limité, le coût moyen des dépôts demeurant en Espagne entre 2 et 2,5 %. De fait, les caisses détiennent encore 52,75 % des dépôts du pays. En outre, les offres à 4 % des banques ont une durée de vie d'un an. « On verra dans un an si ces nouveaux clients ne retournent pas chez leur banquier initial », s'interroge José Carlos Díez.
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