Conférence environnementale : les écolos satisfaits, les industriels combatifs, les syndicats prudents

De Nicolas Hulot à Pascal Durand (secrétaire général de Europe Ecologie Les Verts) en passant par Yannick Jadot (député européen EELV), le WWF ou la FNE, les écologistes sont ressortis extrêmement satisfaits. Pascal Durand n\'aurait pas «changé un seul mot» au discours prononcé par François Hollande, se réjouissant tout particulièrement de l\'affirmation «on ne dissocie pas les questions écologiques, économiques et sociales». Même José Bové est satisfait de l\'annonce concernant le rejet des permis de gaz de schiste. Mais l\'onction suprême vient de Nicolas Hulot, naguère inspirateur du Grenelle: «Il y a une vision, des objectifs, une cohérence, s\'est-il réjoui. Cela fait du bien après avoir eu l\'impression de crier le désert depuis des années. Je ne suis pas naïf, les difficultés viendront maintenant, mais le discours est à la hauteur des enjeux.» Pour les précisions quant aux modalités de mise en œuvre et aux moyens, il compte sur la «mise en musique» attendue demain de la part de Jean-Marc Ayrault.Le Medef n\'abandonne pas le combat des gaz de schisteCôté industrie, Laurence Parisot, la patronne du Medef, s\'est déclarée déçue par les annonces sur les gaz de schiste, mais n\'abandonne pas le combat. Elle regrette par ailleurs «l\'absence de modèle économique». «Le développement durable repose sur l\'écologie, l\'économie et le social, et si on oublie l\'économie, on ne pourra pas faire avancer le social». Pour Jean-François Roubaud (CGPME), globalement satisfait des promesses de l\'économie verte, du potentiel d\'emplois offert par le chantier de la rénovation et même par le démantèlement de Fessenheim, il souligne les enjeux en termes de formation et de reconversion des salariés des secteurs concernés.Financer la protection sociale en taxant la pollutionMême préoccupation pour la CGT et la CFDT qui, par les voix de leurs présidents respectifs, ont salué le discours, tout en rappelant que la transition annoncée ne doit pas s\'apparenter à une rupture. Bernard Thibault (CGT) regrette surtout l\'annonce de certaines décisions avant même la phase de consultation prévue ces deux prochains jours. Notamment, le financement de la protection sociale par la fiscalité verte qui fâche. «Il y a toujours cette même pression du patronat pour alléger le coût du travail, mais on ne peut pas attendre que les gens polluent plus pour financer la Sécu!» s\'offusque-t-il. Sur ce point, ses réserves rejoignent celles de Benoît Hartmann de la FNE, pour qui ce projet «est une mauvais nouvelle, qui détourne le principe du pollueur-payeur» en autorisant aux acteurs prêts à payer pour cela, de poursuivre leur œuvre de pollution.Les collectivités locales oubliéesConcernant Fessenheim, certains trouvent que 2016, la date annoncée par François Hollande, c\'est trop tard car cela implique des investissements de sûreté ; d\'autres (les syndicats), trop tôt pour organiser la reconversion des salariés. Mais la plupart saluent l\'annonce d\'un calendrier qui a le mérite de clarifier les choses.Bien sûr, certains points ont été moins développés que d\'autres, notamment la santé environnementale, le rôle des collectivités locales et plus largement la gouvernance de l\'environnement, ou encore l\'agriculture biologique.En termes de méthode, certains acteurs de terrain déplorent un fonctionnement en silo «comme aux premiers jours du Grenelle».Mais tous attendent avec confiance les restitutions des cinq tables rondes et le discours de clôture du premier ministre en conclusion de la conférence, demain samedi.
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