Les banques n'ont plus besoin de la garantie de l'État

Couper court aux « caricatures » et aux « rumeurs infondées ». Tel était l'objectif du président de la Fédération bancaire française (FBF), Baudouin Prot, lors de son audition hier par la commission des Finances du Sénat. Le patron de BNP Paribas est donc monté au créneau, assurant que « le financement de l'économie [avait] continué pendant la crise », notamment grâce aux 20 milliards d'euros de fonds propres et à la garantie apportés par l'État aux banques en octobre 2008. « Bien conçu », ce plan de soutien a permis que la croissance de l'encours de crédit soit de 2,5 % à fin juillet, contre 0,5 % au niveau européen, a souligné Baudouin Prot. Non sans rappeler qu'il ne s'agissait pas d'un « plan de subvention », puisque l'État aura perçu 2 milliards d'euros d'intérêts depuis sa mise en place. Les dirigeants des principales banques françaises vont d'ailleurs « organiser une douzaine de réunions dans les régions pour dialoguer avec un millier de patrons de PME », afin de comprendre « leurs préoccupations et leurs besoins de financement ». Baudouin Prot, qui a succédé le 1er septembre à Georges Pauget (Crédit Agricolegricole) à la présidence de la FBF, a annoncé que, dès le mois prochain, les banques françaises pourraient « à nouveau se financer sur les marchés sur leur seule signature » car « les conditions de financement se sont normalisées ». Si la garantie de l'État n'est plus nécessaire, le dispositif, approuvé par Bruxelles jusqu'à fin octobre, devrait tout de même être maintenu jusqu'à fin 2010 en cas de besoin, comme l'a annoncé Christine Lagarde lundi. Revenant sur le renforcement, fin août, des mesures d'encadrement des bonus des opérateurs de marché, le rapporteur de la commission, Philippe Marini, a souligné que le terme de « bonus-malus » était trompeur. « Il ne s'agit pas d'un malus, mais d'un bonus moins élev頻, a-t-il souligné, puisque seule la partie différée (entre un tiers et la moitié) pourra être annulée, le reste étant acquis même si les opérations tournent au vinaigre. Sans démentir cette analyse, Baudouin Prot a estimé que cette disposition représentait un « changement fondamental » de nature à « limiter la prise de risque excessive ». « Les opérateurs de marché travaillent tous les jours pour apporter les services nécessaires aux entreprises et à l'État », notamment en matière de financement et de couverture des risques, et leurs activités sont « un atout pour la France », a-t-il déclaré en réponse aux doutes exprimés par certains sénateurs sur l'utilité sociale des traders.
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