La vague des déremboursements de médicaments s'amplifie

Parmi les options à sa disposition pour rééquilibrer les comptes de la branche maladie de la Sécurité sociale, le déremboursement partiel ou total de médicaments, dont le service médical rendu (SMR) est jugé « insuffisant », est l'une des préférées du gouvernement. Selon « Les Echos », le ministère de la Santé pourrait arbitrer en faveur d'une baisse du taux de remboursement de certains médicaments. De 35 % aujourd'hui, ce taux pourrait passer à 30 % pour les produits marqués d'une vignette bleue. Les mutuelles sollicitéesCette pratique que nos voisins allemands, italiens ou portugais utilisent également a été inaugurée en 2003 en France après l'évaluation du SMR de 4.490 spécialités par la commission de transparence de la Haute Autorité de santé. En outre, le ticket modérateur à la charge du patient lors d'une visite chez le médecin sera relevé de 0,5 points, tandis que certains frais hospitaliers seraient moins bien remboursés par l'assurance-maladie. A charge pour les mutuelles de combler la différence (lire page suivante). L'ensemble de ces mesures devraient permettre de réduire de 400 millions d'euros le déficit de la Sécurité sociale qui devrait dépasser les 23 milliards d'euros en 2011.Cette politique de déremboursement semble être efficace sur le plan économique. Un exemple ? Selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) publiée en 2009, la diminution du taux de remboursement des veinotoniques, principalement indiqués dans le traitement de l'insuffisance veineuse chronique ou des hémorroïdes, intervenue en 2006, a eu un effet significatif sur le chiffre d'affaires du secteur. Celui-ci a chuté de 32 % entre 2005 et 2006, un tiers des patients ayant stoppé leur traitement après la réforme. « Cette baisse ne doit toutefois pas être entièrement imputée à la réforme, car une partie de ces consommateurs aurait arrêté même en l'absence de baisse du remboursement », précise la Drees. En revanche, sur le plan du bien-être des patients, difficilement mesurable, les interrogations demeurent. Fabien Piliu
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