Wendel exposé aux conséquences de la décision européenne sur Editis

L'annulation lundi par la Cour européenne de justice du feu vert accordé en juillet 2004 par Bruxelles au rachat d'Editis par la société d'investissements Wendel auprès de Lagardèrerave;re commence à inquiéter de nombreux protagonistes. À l'origine de la procédure, l'éditrice Odile Jacob, candidate malheureuse au rachat du numéro deux de l'édition française, et qui dénonce depuis six ans l'irrégularité de la vente par Lagardèrerave;re (voir « La Tribune » du 14 septembre). Aujourd'hui le dossier est entre les mains de la Commission européenne qui vient de subir un sérieux revers. Sa porte-parole à déclaré jeudi à « La Tribune » qu'aucune « décision ne serait rendue avant deux mois ». « Il nous faut tirer les conséquences du jugement du Tribunal qui estime que le mandataire n'était pas suffisamment indépendant. Tout reste ouvert », précise-t-elle. En attendant la réponse de Bruxelles, le milieu de l'édition et de la banque s'agite sur les suites à donner à l'affaire. Peu estiment vraisemblable que la Commission européenne revienne sur la vente et demande un « détricotage » de l'opération. Issue financière ?Pour beaucoup d'observateurs, l'issue de la partie sera financière. Odile Jacob pourrait demander réparation et négocier des dommages et intérêts. Mais auprès de qui ? De la Commission européenne dont le feu s'avère illégitime ? De Lagardèrerave;re qui a choisi le fameux mandataire ? Intervenant volontaire devant la cour de justice de Luxemebourg, Wendel pourrait également être concerné.De fait, quand il a revendu Editis à Planeta en mai 2008, Wendel se serait engagé, selon nos informations, auprès du groupe espagnol à prendre à sa charge les conséquences financières qui pourraient découler de cette procédure qui était alors en cours... et dont personne n'imaginait une telle issue. Or, si négociation il y a dans le futur entre Odile Jacob et ses adversaires, la plus-value réalisée par Wendel lors de cette revente pourrait bien servir de référence. Le profit de cession pour Wendel a été de 256 millions d'euros, selon les comptes du groupe. Pour l'heure, Wendel minimise l'affaire et voit dans la décision de Luxembourg « un vice de pure forme dans une transaction qui a concerné Editis dans le passé », selon un communiqué de presse. Pour un professionnel du secteur, « Odile Jacob est allée jusqu'au bout, et aujourd'hui, elle a plusieurs poches profondes devant elle ». Et un autre de penser que son combat, maitenant qu'il s'avère gagnant, pourrait donner l'idée à d'autres candidats malheureux au rachat d'Editis de s'y joindre.
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