Les valeurs moyennes et petites, ces très chères « vamps ? »

Cela devait arriver. Après leur ascension en flèche au cours des huit derniers mois, les petites et moyennes valeurs ? « small and midcaps » dans la langue de Shakespeare ? sont aujourd'hui hors de prix, pour nombre d'entre elles. À Wall Street, elles affichent leur plus forte valorisation depuis... treize ans : selon les données de l'agence Bloomberg, l'indice S&P SmallCap 600 se paie 25,6 fois le bénéfice par action estimée pour 2009, alors que le S&P 500, qui regroupe les plus importantes capitalisations de la Bourse de New York, se traite sur la base d'un multiple de 17,3 seulement. La cherté de ces valeurs est plus criante encore en France : l'indice CAC Mid & Small 190 affiche un PER «?price earning ratio?», ou rapport cours sur bénéfice par action) de 29,4 pour cette année. Une différence de taille avec le CAC 40, l'indice phare de la Bourse de Paris, dont le PER se limite à 13,4.blue chips mieux arméesIl faut dire que les petites et moyennes valeurs ont surperformé, boursièrement parlant, les grandes capitalisations ces derniers mois. Pour la bonne raison qu'elles avaient été massacrées, de mi-2007 à fin 2008, au point d'être devenues des valeurs à la casse. Aux États-Unis comme en Europe. Le S&P SmallCap 600 a ainsi rebondi de 69 % depuis le 9 mars, date à laquelle les principales Bourses mondiales avaient atteint leurs plus bas niveaux des dix dernières années. Dans le même intervalle, le S&P 500 n'a regagné « que » 61 %. Mieux, à Paris, le CAC Mid & Small 190 s'est octroyé 62 % depuis le 9 mars, alors que la remontée du CAC 40 n'a pas excédé 55 %. La cherté des small and midcaps ne résulte pas seulement de la flambée de leurs cours. Mais également de la baisse de leurs résultats, beaucoup plus rapide que celle des grandes entreprises. C'est pour cette raison que certains gérants, comme ceux de Raymond James AMI, commencent à prédire une sous-performance de ces sociétés d'ici à la fin de 2009. La vapeur a d'ailleurs commencé à s'inverser le mois dernier : depuis le 19 octobre, le CAC Mid & Small 190 a fléchi de 5,6 %, alors que le repli du CAC 40 s'est limité à 1,4 %. Si les investisseurs se tournent à nouveau vers les blue chips, c'est parce que ces dernières sont mieux armées que les small and midcaps pour tirer parti de la reprise économique mondiale. Notamment en raison de leur plus forte présence dans les pays émergents. Les sociétés du S&P SmallCap 600 réalisent un tiers seulement de leur chiffre d'affaires hors des États-Unis, alors que les entreprises du S&P 500 tirent près de la moitié de leurs revenus de l'étranger. Conséquence : la visibilité sur l'activité des petites et moyennes valeurs est bien inférieure à celle des firmes multinationales. Mais gare à ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Pour les stratégistes de marché, il convient plus que jamais d'aborder les small and midcaps avec une tactique de stock-picking, certaines opérant sur des niches défensives ou porteuses, comme la santé et les énergies renouvelables, et d'autres bénéficiant d'un attrait spéculatif, en tant que cibles de choix pour de grandes entreprises en mal de croissance.
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