Après le Conseil européen, les questions épineuses demeurent

L'Histoire dira un jour si l'Union européenne, et son coeur la zone euro, aura été un cas d'école en matière de diplomatie multilatérale. Après le Conseil européen entamé jeudi soir, de nombreux points concernant le sauvetage d'États-membres en difficulté demeureront encore à régler, et ce dès les premiers mois de 2011.En premier lieu reste posée la question du montant du Fonds européen de stabilité financière (FESF) doté pour le moment de 440 milliards d'euros. Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet invite à l'augmenter pour parer à toute éventualité (voir aussi ci-dessous). Berlin et Paris y sont opposés car ce serait reconnaître que d'autres pays se prépareraient à y recourir, un mauvais signal envoyé aux marchés financiers. Merrill Lynch estime à 60 % les chances que l'Espagne y fasse appel en 2011.Autre point à clarifier concernat le FESF : sa mission sera-t-elle élargie, pourra-t-il acheter, comme la BCE, des obligations d'État sur les marchés ?Par ailleurs, le mécanisme permanent d'aide qui se substituera au FESF à partir de 2013 n'a été entériné lors du Conseil européen que sous la forme d'une vague phrase à ajouter aux traités. La Commission et les Ministres des Finances batailleront ferme durant les prochains mois pour mettre au point les détails de ce mécanisme, notamment sur comment les investisseurs privés détenteurs de dettes européennes devront participer aux opérations de sauvetage.La proposition d'obligations européennes soutenue par le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker et le ministre italien des Finances se heurte à la farouche opposition des Allemands et des Français. Mais il n'est pas sûr que leur possibilité soit définitivement écartée et les « eurobonds » pourraient revenir sur la table, a fortiori si d'autres pays voient leurs taux d'intérêt grimper. Enfin, les plans de sauvetage déjà lancés ne semblent pas définitifs : l'opposition irlandaise a indiqué vouloir le modifier si elle gagne les élections début 2011 tandis qu'Athènes exige plus de solidarité européenne et un étalement du remboursement de ses dettes. Robert Jule
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