La santé, terrain de chasse des fonds de LBO

INVESTISSEMENTLe phénomène n'est pas nouveau, mais il a pris une nouvelle ampleur ces dernières semaines?: les fonds de private equity accordent une attention toute particulière à la santé. La prise de participation par Crédit Agricolegricole Private Equity et d'autres banques dans la chaîne de cliniques CPA, annoncée lundi, est venue le confirmer (lire « La Tribune » du 15 décembre). La semaine dernière, le britannique Apax Partners annonçait l'acquisition du spécialiste des essais cliniques Marken pour 975 millions de livres (1,1 milliard d'euros), signant au passage la plus grosse opération de capital-investissement depuis un an au Royaume-Uni. Aux États-Unis, le plus gros LBO depuis fin 2007 a également été conclue dans la santé, avec le rachat d'IMS Health par TPG et le Canadian Pension Plan pour 5,2 milliards de dollars (3,57 milliards d'euros).En France, la santé se taille également la part belle parmi les rares dossiers d'acquisition réalisés par des fonds d'investissement. D'après nos informations, la filiale de Natixis Private Equity, Naxicap, négocie actuellement avec le groupe de laboratoires LCD pour entrer à son capital. « Mais le processus est loin d'être achevé. Beaucoup de points restent à préciser », explique un connaisseur du dossier. Cet automne, le fonds Bridgepoint s'était intéressé de près à la participation d'Apax France dans Vedici, la chaîne de cliniques privées, mais le processus de négociation exclusive avait achoppé sur une question de prix. Cet écueil est récurrent dans les discussions, car une société du secteur de la santé se paie très cher. Il n'est pas rare que la valorisation se fasse sur une base dépassant 10 fois l'excédent brut d'exploitation (EBE). Le site d'information CF News révélait ainsi récemment qu'Apax Partners avait déboursé une somme équivalente à 13 fois le résultat d'exploitation pour s'offrir Marken. « Les investissements dans des laboratoires ou des dispositifs médicaux se font sur une base de 10 fois l'EBE, contre seulement 6 à 8 fois pour les services de sant頻, détaillait récemment dans « La Tribune » le directeur général France du fonds britannique 3i, Bruno Deschamps. « Les prix sont trop élevés. On assiste à la naissance de la prochaine bulle », prédit un banquier d'affaires. En octobre, 3i a cédé sa participation dans le groupe de médecine à domicile Cair, sur la base d'un multiple de 10 à 20 fois l'EBE. Alexandre Maddens« Les prix sont trop élevés. On assiste à la naissance de la prochaine bulle »
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