Le marché des fusions-acquisitions

Doucement mais sûrement, le marché des fusions-acquisitions se relance. Il y a un an, les banques d'affaires s'attendaient à une reprise nette des transactions après une année 2009 atone. Mais à l'approche de la fin de l'année, le bilan 2010 se révèle mitigé. Le premier semestre est resté très calme puis les opérations ont émergé depuis l'été dernier. Au bout du compte, le volume des fusions-acquisitions dans le monde a atteint 2.247 milliards de dollars, en hausse de 19 % après deux années consécutives de baisse, selon les statistiques de ThomsonReuters. Cette progression et la multiplication des transactions ces derniers mois rend les banquiers optimistes pour l'avenir. « 2011 s'annonce être une année un peu meilleure que 2010 pour les opérations stratégiques des entreprises et avec une reprise confirmée des opérations des fonds d'investissement », résume Jérôme Calvet, président de Nomura France. En effet, le retour des financements bancaires et obligataires ont relancé les opérations LBO (rachat par endettement) un peu partout dans le monde et spécialement en France (voir ci-dessous). « Dossiers ambitieux »D'une manière générale, « les entreprises sont de nouveau prêtes à prendre plus de risques et rouvrent des dossiers ambitieux », explique Séverin Brizay, responsable des fusions-acquisitions chez JP Morgan. Pour autant, la reprise n'est pas homogène dans le monde. Déjà amorcée en 2009, elle s'est confirmée aux Etats-Unis où les transactions ont progressé de 11 % à 773 milliards de dollars. En revanche, l'Europe reste la seule région à stagner avec 589 milliards de dollars de transactions. Les inquiétudes autour des déficits publics ont refroidi les projets de certains groupes cette année. « Personne ne peut exclure qu'une détérioration de la situation des dettes souveraines viennent affecter de nouveau la reprise de l'activité », craint Alban de la Sablière, responsable des fusions-acquisitions chez Morgan Stanley. Tous les espoirs se tournent vers les pays émergents, surtout en Asie où les volumes de transactions se sont envolés de 31 % à 425 milliards de dollars, comblant l'écart avec les autres grandes régions du monde. Si les perspectives de croissance sont alléchantes pour les sociétés européennes, les acquisitions sont freinées par la réglementation locale stricte et des entreprises souvent contrôlées par des familles. « Il est souvent difficile de procéder à des acquisitions dans les pays émergents. Les entreprises contournent le problème en s'intéressant à des groupes occidentaux qui ont des positions fortes là-bas », note Séverin Brizay. L'Asie profite d'un double atout avec l'attrait de ses entreprises mais surtout leur capacité à acquérir des sociétés dans les pays occidentaux. « Les entreprises des pays émergents investissent en Europe pour acheter des marques et accéder directement à leurs clientèles », explique Thierry d'Argent qui dirige les fusions-acquisitions au niveau mondial à la Société Généralecute; Générale. En Asie comme ailleurs, les banques misent aussi sur le retour tant attendu des introductions en Bourse. Déjà espéré pour cette année, le mouvement devrait s'amplifier en 2011. Mais là encore, les soubresauts des marchés financiers pourraient les retarder.
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