L'île Maurice à corps et à coeurs

On y vient et y revient parfois sur plusieurs générations. Familles composées et recomposées, jeunes couples trentenaires venus mettre leurs pas dans ceux de leurs parents, on va à Maurice pour mieux se retrouver. Les grands resorts mettent les petits plats dans les grands pour séduire tous les âges. Noël y sera fêté dignement. L'adresse historique, Le Saint Géran, qui a récemment ainsi investi 18 millions d'euros dans son « kid's club », accueille à chaque vacances une centaine d'enfants. Plus de la moitié de la clientèle des grands hôtels sont des habitués de longue date. « Ceux qui sont venus adolescents y reviennent à peine mariés ou jeunes parents. C'est presque un pèlerinage d'ordre émotionnel et sentimental », souligne Christine Dupont, directrice commerciale du Saint Géran. Est-ce la légendaire gentillesse des Mauriciens, est-ce la beauté de ses plages, qui ont su attirer les familles ? Pas seulement. Depuis quelques années l'ancienne île de France a développé des activités à l'intérieur des terres. On n'y bronze plus idiot. On vient marcher dans les parcs naturels, faire du quad en bande, monter à cheval, jouer au golf, visiter les plantations de thé qui s'y développent (et bien sûr celles de la traditionnelle canne à sucre), admirer les cascades, mais aussi s'adonner à la plongée ou au kitesurf. Ouvert en 2002, le domaine de l'Étoile. rescapé d'un projet d'autoroute devant traverser l'île de part en part, offre, sur 2.000 hectares, de magnifiques parcours de quad et des randonnées à cheval où il n'est pas rare de croiser des rennes broutant paisiblement en troupeau avec leurs biches et leurs faons. De l'autre côté, la vallée de Ferney ouvre sur un site plus vert et plus tropical où subsiste seulement 1,8 % de la forêt primitive décimée par les implantations hôtelières. Le Bois clou disparu il y a 140 ans est petit à petit réintroduit. À quelques kilomètres de Port-Louis, la capitale, la fameuse maison Euréka fait un clin d'oeil aux familles, elle qui a abrité une horde de huit filles et neuf garçons ! Cette ancienne propriété des arrières grands-parents de l'écrivain J.-M. G. Le Clézio, qu'il n'a, à son grand regret, pas pu garder, a encore un léger charme suranné et colonial. Les studios de Bollywood en ont fait un de leurs lieux privilégiés de tournage ainsi que les plus prestigieuses marques de mode pour leurs défilés. L'hébergement hôtelier a lui aussi changé de visage, épousant l'attente des familles. Depuis 2002 beaucoup se sont refait une beauté à grands frais. Aux suites sont venues s'ajouter des villas somptueuses, design et chaleureuses au confort inouï. Tel le Constance Belle Mare entièrement rénové en 2000 et qui a ajouté à ses 256 chambres 20 villas avec piscine privée et majordome, un concept venu d'Asie. De vrais bijoux pour s'y retrouver entre soi. Cette autre façon de vivre à l'hôtel rencontre un tel succès que les nouveaux venus misent sur ce type d'hébergement. Comme l'Anahita qui a lancé des résidences secondaires accessibles en propre à partir de 800.000 euros et défiscalisées. « C'est une nouvelle façon de vivre ses vacances, de prendre le temps d'être en famille et de vivre à son rythme », explique Dominique Di Daniel, patron de l'Anahita. Il ne faudrait cependant pas oublier que la fortune de Maurice reste essentiellement climatique. « Le fait d'être en saison inversée permet d'offrir du soleil au coeur de l'hiver aux Européens sans aucun décalage horaire », souligne Patrice Binet-Decamps, directeur des hôtels Constance et Mauricien d'adoption depuis quinze ans. Avec le froid qui sévit depuis quelques semaines sous nos latitudes et les nuages qui s'amoncellent sur le front financier et européen, il y a de quoi rêver de Maurice comme un paradis pour s'y réchauffer corps et âme.
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