Les victimes du Médiator réclament réparation

Dans la triste affaire du Médiator, outre la question de la nécessaire refonte du système de contrôle des médicaments (« La Tribune » du 17 janvier), se pose désormais celle de l'indemnisation des victimes. Samedi, le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a réaffirmé que les victimes du Mediator seraient indemnisées de manière « rapide et juste ». Il devait recevoir lundi les associations de patients et de victimes pour faire le point sur les modalités. Pour l'heure aucune solution n'est privilégiée. Mais un collectif d'une trentaine d'associations de défense des malades et des consommateurs a réclamé la mise place d'« un fonds d'indemnisation public » qui, « après avoir indemnisé les victimes, se retournera contre les fautifs quand les responsabilités auront été tranchées par les juridictions ». Dans un communiqué, le CISS indique qu'il « ne faut pas qu'au scandale sanitaire s'ajoute l'exploitation du désarroi des victimes par des officines indélicates, qu'il s'agisse des associations qui réclament une part de l'indemnisation pour aider les victimes ou qu'il s'agisse d'avocats en mal d'ego ou de clientèle ». 116 plaintes déposéesDe son côté, la Mutualité française explique qu'elle « ne comprendrait pas que la solidarité nationale intervienne en lieu et place du laboratoire Servier ». Dans ce dossier, l?actualité judiciaire s'accélère. Le 11 février, Jacques Servier, fondateur des laboratoires Servier, a un premier rendez-vous avec la justice. Il est cité à comparaître devant le tribunal correctionnel de Nanterre par des patients traités au Médiator. La parquet de Paris a par ailleurs ouvert fin novembre une enquête préliminaire, confiée aux gendarmes de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique. Les premières plaintes contre X avaient été déposées à Nanterre, après le retrait du médicament en novembre 2009. Elles visaient entre autres « la mise en danger de la vie d'autrui » et « l'administration de substance nuisible ». La semaine dernière, 116 plaintes ont été déposées par l'Association des victimes de l'Isoméride et du Médiator, tandis que l'association UFC-Que choisir déposait plainte contre X pour « homicide et blessures involontaires » ainsi que « tromperie aggravée ». Enfin, l'Association d'aide aux victimes des accidents de médicaments a choisi une autre voie. Et souhaite trouver un accord à l'amiable avec le laboratoire Servier. I. M.
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