Galileo : Bruxelles doit débourser 1,9 milliard d'euros de plus

Le Commissaire européen à l'Industrie, Antonio Tajani, doit présenter aujourd'hui son examen à mi-parcours des progrès réalisés par Galileo, le futur GPS européen, et GMES, le programme européen de surveillance de la Terre.La Commission, qui doit financer les deux programmes à hauteur de 3,4 milliards d'euros sur son budget pluriannuel actuel (2017-2013), devrait annoncer des besoins supplémentaires de 1,9 milliard d'euros dans le projet de budget 2014-2020 pour achever le programme Galileo, dont 30 satellites seront déployés à terme. Une difficulté de plus pour les Vingt-sept, qui doivent bientôt se livrer une bataille sur les prochaines perspectives budgétaires.Lorsque les deux programmes seront en orbite, leurs coûts opérationnels devraient approcher les 800 millions d'euros par an. Antonio Tajani pourrait être amené à devoir justifier ces programmes coûteux après les récentes révélations par WikiLeaks sur le scepticisme du patron du fabricant allemand de satellites, OHB. Berry Smutny aurait présenté Galileo devant des diplomates américains fin 2009, comme un « gaspillage » de l'argent des contribuables européens, qui sert en premier lieu les intérêts français ». L'intéressé a démenti avoir tenu ces propos d'autant qu'il a entre-temps remporté un premier contrat de fourniture de 14 satellites au nez et à la barbe d'Astrium.Du côté de la Commission, la pertinence de Galileo ne fait aucun doute. Les programmes visent à permettre à l'Europe d'être plus compétitive et de gagner en indépendance vis-à-vis des États-Unis. Bruxelles fait valoir que le marché mondial des applications de navigation par satellite, qui a augmenté de 30 % ces dernières années, pourrait représenter 240 milliards d'euros d'ici à 2020 (contre 124 milliards actuellement) grâce à une croissance de 11 % par an entre 2010-2020. Selon les estimations, 6 % à 7 % du PIB des pays développés dépendent de la navigation par satellite.GMES est d'ores et déjà opérationnel et la Commission espère que les premiers services de Galileo le seront dès 2014. Quatre grands contrats concernant le système d'appui en ingénierie, la première tranche des satellites, les services de lancement et les opérations ont déjà été signés. Les appels d'offres relatifs à l'infrastructure au sol seront tranchés cette année.Yann-Antony Noghès, à Bruxelle
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