« Un moteur de croissance basé sur l'innovation »

STRONG>Olivier Scalabre Directeur associé au BCG et responsable de la globalisation à ParisEn quoi les entreprises émergentes se sont-elles distinguées de leurs concurrentes occidentales au cours des dernières années ? Les 100 « global challengers » étudiées dans notre rapport sont en train de bouleverser l'ordre économique mondial. Entre 2000 et 2009, leur chiffre d'affaires a en moyenne grimpé de 18 % par an, soit trois points de plus que pour leurs concurrents occidentaux. En 2009, il a atteint un volume cumulé de 1.300 milliards de dollars. De plus, entre 2005 et 2009, les dix sociétés ayant créé le plus de valeur pour leurs actionnaires étaient issues des pays émergents. Ces entreprises sont parvenues à résoudre les arbitrages qui donnent encore des maux de tête aux entreprises occidentales : faire croître leurs volumes et leurs marges dans le même temps. Elles ont aussi réussi à se développer sans s'endetter et à réaliser des investissements tout en versant des dividendes !Leur « modèle d'entreprise » a-t-il changé aussi ?Considérablement. Le moteur de leur croissance est désormais basé sur l'innovation alors qu'elle s'appuyait avant sur un modèle d'exportation de pièces à bas coût et à faible valeur ajoutée. L'opérateur de télécoms indien Bharti Airtel a externalisé l'exploitation de son réseau auprès d'équipementiers, afin de se concentrer sur ses seules activités commerciales, comme le marketing et la distribution. De son côté, l'équipementier télécoms chinois Huawei a déposé 42.500 brevets en 2008, soit plus que toute autre entreprise au monde. Les groupes issus des pays émergents ont appris à forger des alliances entre eux. C'est le cas de l'indien Tata Motors qui va fabriquer des bus avec le brésilien Marcopolo. Et quand ils s'associent à des occidentaux, c'est désormais d'égal à égal, comme l'illustre le joint-venture dans la voiture électrique entre l'allemand Daimler et le chinois BYD. À l'avenir, les entreprises occidentales pourront-elles rivaliser avec leurs concurrentes émergentes ?Les entreprises occidentales disposent d'atouts mais elles vont devoir revoir leur politique de coûts. Pas forcément en externalisant ou en délocalisant, mais en adaptant leurs prix et produits aux besoins de la classe moyenne des pays émergents, qui représentera 30 % de la population mondiale en 2020. C'est là que va se situer le principal champ de bataille entre multinationales occidentales et « global challengers ». Propos recueillis par E. C.
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