Paris s'apprête à trancher sur le thon rouge

Nicolas Sarkozy doit trancher sur le thon rouge en ce début de semaine, à l'occasion de son déplacement à Mayotte. N'écoutant que sa fibre écologiste, le chef de l'État avait promis d'interdire le commerce de thon rouge pêché dans les eaux françaises. Le moment est arrivé, et il doit choisir entre la disparition de l'animal marin victime de la surexploitation et celle d'un millier d'emplois français dépendant des thoniers. France et Espagne sont les plus grands pêcheurs de thon rouge de l'UE, et l'option retenue par Paris orientera la prise de position européenne.demande de classementC'est la principauté de Monaco, leader dans ce dossier, qui a déposé devant la Convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées d'extinction (Cites) une demande de classement du thon rouge à l'annexe I. Il s'agit là de la liste des espèces en voie d'extinction.Il y a deux écoles. Ceux qui, comme la présidente du WWF et ancienne navigatrice Isabelle Autissier, mettent la priorité absolue sur les ressources halieutiques et souhaitent que le thon rouge rejoigne le guépard et la baleine bleue dans l'annexe I de la Cites, synonyme d'interdiction de pêche. Et ceux, comme le ministre de la Pêche Bruno Le Maire, qui sont très préoccupés par le sort des pêcheurs et se montrent favorables à l'inscription du géant aquatique à l'annexe II. Celle-ci protégerait le thon rouge du commerce international mais serait plus souple dans la réglementation en matière de pêche locale. Les Japonais achètent 80 % des thons rouges pêchés en Méditerranée.Alain Cadec, vice-président de la commission de la Pêche du Parlement européen, explique que « l'application européenne de l'annexe I serait très pénalisante pour l'Union européenne, car elle interdit même la pêche locale ». En clair, les Européens stopperaient net la pêche au thon rouge, alors que le reste du monde continuerait légalement à consommer ce poisson. « La FAO, l'organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture, préconise une inscription à l'annexe II, qui autorise la vente locale dans l'Union européenne », poursuit Alain Cadec. Une façon de maintenir en activité les thoniers de France et d'Espagne.Bruxelles attend le choix de Paris pour arrêter sa position en vue de la prochaine réunion de la Cites en mars au Qatar, qui prendra une décision finale sur le sort du thon rouge. n
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