Haro sur la Chine qui triche

Pékin, nouvel ennemi public numéro un ? Depuis quelques jours, les critiques pleuvent sur les pratiques déloyales du régime chinois, dont la croissance économique devrait atteindre 9,5 % cette année, selon la dernière prévision de la Banque mondiale. En cause : la devise chinoise, accusée d'être largement sous-évaluée. Mercredi, le directeur général du Fonds Monétaire international, Dominique Strauss Kahn, qui rencontrait les parlementaires européens à Bruxelles, a tiré une salve, estimant qu' « il est inévitable que dans certains cas, les taux de change (de certains pays) devront s'apprécier ». Il visait clairement la devise chinoise. Les Européens ont renchéri, par la voix de l'ambassadeur de l'Union européenne à Pékin : celui-ci s'est dit préoccupée de voir un protectionnisme croissant en Chine, où les sociétés européennes ne sont pas traitées sur un pied d'égalité. Toutefois, le diplomate européen préfére que « les discussions sur le taux de change se fassent à huis clos » plutôt qu' en « utilisant un mégaphone ». Un voeu bien tardif tant le débat sur le yuan s'est invité sur la place publique ces derniers jours. Les sénateurs américains, qui n'ont apparemment pas les mêmes réticences que les dirigeants du Vieux Continent, ont déposé mardi une proposition de loi visant implicitement la Chine, soupçonnée de sous-évaluer sa monnaie afin de stimuler ses exportations. Il est vrai qu'entre Washington et Pékin, la liste des contentieux ne cesse de s'allonger, témoignant du climat de défiance au sein du nouveau G2. La Chine, pour l'heure, fait mine d'ignorer ce flot de critiques. Mardi, le Premier ministre Wen Jiabao a implicitement dit que Pékin ne céderait pas aux pressions croissantes des grands partenaires commerciaux de la Chine, Etats-Unis en tête. Surtout, les rodomontades occidentales n'ont pas calmé les ardeurs des entreprises chinoises, toujours à l'affût de nouvelles acquisitions. La dernière, révélée mercredi, risque de faire du bruit, tant elle est symbolique: les célèbres taxis noirs londoniens sont en passe de tomber dans l'escarcelle du constructeur autombile Geely. Le groupe chinois envisage un transfert de production vers la Chine, qui se traduirait par la disparition de 60 emplois à Coventry sur les 359 actuels. De quoi renforcer le « China bashing », très en vogue en Grande Bretagne.
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