Angela Merkel évoque la possibilité d'une exclusion de la zone euro

C'est un nouveau tabou qui pourrait tomber. Ce mercredi à Berlin, lors du débat sur le budget allemand, la chancelière allemande Angela Merkel a indiqué qu'elle était favorable à une modification des traités européens afin de permettre l'exclusion future de la zone euro de tout pays en crise « qui ne serait pas déterminé à mener des réformes ». La chancelière a cependant prévenu qu'une telle mesure ne pourrait être prise qu'à l'encontre de nations qui refuseraient « encore et toujours » de se conformer à leurs obligations. Pour l'instant, les traités européens ne prévoient pas de procédure d'exclusion de la zone euro, mais affirment au contraire le caractère irréversible de l'union économique et monétaire. Permettre une exclusion serait donc un changement radical dans l'esprit même de la construction économique européenne. Au magazine « Le Point » de cette semaine, qui lui pose la question de la sortie d'un pays de l'euro, le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, répond : « je ne commente pas les hypothèses absurdes ». Les dirigeants allemands ont pourtant déjà émis une telle idée. Le ministre des Finances Wolfgang Schäuble, dans une tribune publiée par le « Financial Times» du 12 mars dernier, avait évoqué la possibilité d'exclure un pays comme une contrepartie à la mise en place d'un fonds monétaire européen (FME) capable d'aider des Etats membres en difficultés. l'opinion chauffée à blancPour faire passer la pilule d'une aide à la Grèce dans l'opinion publique chauffée à blanc par une campagne médiatique hellénophobe, le gouvernement fédéral doit afficher une grande fermeté. La chancelière a pourtant justifié la solidarité avec Athènes, rappelant que la crise était à l'origine de ses difficultés et avait été aggravée par les « spéculateurs ». Mais, dans un mouvement de balancier coutumier de son discours, Angela Merkel a prévenu que « toute action empressée » ne permettrait pas d'apporter une réponse qui « prenne en compte la stabilité à long terme de l'euro ». C'est pourquoi elle a défendu une nouvelle fois la proposition de Wolfgang Schäuble de créer un FME, qui, a-t-elle ajouté, servirait dans une optique long terme et non pour le seul cas grec. Ce n'est en tout cas pas l'avis du directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn qui, devant le parlement européen a qualifié l'idée du FME de « distraction face aux problèmes que la zone euro doit affronter avec la Grèce ». Même s'il affirme que le FMI n'aurait pas de difficultés à coopérer avec ce type d'organisation régionale, il trouve que ce n'est pas le moment « de se laisser distraire de ses devoirs budgétaires en laissant courir son imagination vers la création de nouvelles institutions ». n
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