La Banque du Japon double ses apports de liquidités d'urgence aux banques

Il y a d'un côté les grandes banques centrales qui mettent au point, lentement mais sûrement, leurs stratégies de sortie de crise. La Réserve fédérale a annoncé mardi soir la fin de ses programmes de rachats d'actifs, la Banque centrale européenne a bien entamé le détricotage de ses mesures anticrises et la Banque d'Angleterre a confirmé dans les minutes de sa dernière réunion publiées mercredi qu'elle avait décidé à l'unanimité de suspendre ses rachats de titres de la dette publique britannique. Et de l'autre, il y a la Banque du Japon, qui se démarque singulièrement de ses homologues du groupe des Sept. à l'issue de son conseil, la banque centrale de Tokyo a une nouvelle fois assoupli sa politique monétaire déjà hyper-accommodante, en augmentant ses apports de liquidités aux banques à des taux défiant toute concurrence (son taux directeur stationne à 0,10?% depuis décembre 2008). Son gouverneur, Masaaki Shirakawa et les «?sages?» de son conseil ont carrément doublé l'enveloppe des prêts d'urgence à trois mois que peuvent solliciter les banques, dans l'espoir de stimuler la reprise, de provoquer une détente des rendements à long terme et de sortir le Japon de la spirale infernale de la déflation. Les fonds alloués à ce dispositif, mis en place en décembre dernier, ont été portés de 10.000 à 20.000 milliards de yens (de 110 à 220 milliards de dollars). Néanmoins, l'accouchement s'est fait dans la douleur, puisque les deux plus anciens membres du conseil de la banque centrale, vraisemblement hostiles aux pressions grandissantes du gouvernement pour que la Banque du Japon se montre plus offensive contre la déflation, ont voté contre l'extension de la facilité, dont ils avaient pourtant approuvé sans réserves la création. Certains économistes mettent déjà en doute l'efficacité d'un tel programme dans un contexte où les liquidités disponibles abondent et où l'on ne peut forcer les entreprises à investir et les ménages à accroître leur dépenses de consommation. On ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif. Isabelle Croizardles deux plus anciens membres du conseil de la banque centrale ont voté contre l'extension.
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