Sous la pression de Bruxelles, WestLB va fondre des trois quarts

Les actionnaires de WestLB se sont finalement soumis aux exigences de Bruxelles. Vendredi, non seulement ils ont respecté le délai imposé pour présenter le plan de restructuration de la dernière chance, mais ils ont aussi finalement opté pour le démembrement de fait de la banque régionale, comme le réclamait, depuis des mois, la Commission européenne. La troisième Landesbank du pays par la taille de son bilan devrait ainsi devenir une banque centrale pour la centaine de caisses d'épargne de la Rhénanie du Nord-Westphalie. Le bilan sera divisé par quatre, à 45 milliards d'euros. La plupart des activités de WestLB seront vendues ou placées dans la structure de défaisance (« Bad Bank ») qui accueille déjà, depuis novembre 2009, 86 milliards d'actifs toxiques ou non stratégiques. Les effectifs de la banque de Düsseldorf devraient tomber à un millier de personnes, contre 5.000 aujourd'hui. Pour assurer cette mutation, une recapitalisation de 1 à 1,5 milliard d'euros sera nécessaire et effectuée par les deux fédérations de caisses d'épargne du Land. Chronique d'un désastreCe qui ressemble au dernier épisode de la saga WestLB a donc des allures de désastre. Voici une dizaine d'années, elle était pourtant une des banques les plus puissantes d'Allemagne et d'Europe. Son bilan s'élevait alors à plus de 430 milliards d'euros et ses effectifs frôlaient les 11.500 collaborateurs. Mais l'établissement avait oublié toute prudence. Ses investissements hasardeux, aux États-Unis notamment, ont eu raison de sa solvabilité.Après une première « Bad Bank » fondée, dès 2008, sous la garantie du Land, elle a dû être renflouée par l'État fédéral en 2009 et fonder une deuxième structure de défaisance. Paradoxalement, c'est ici que s'est joué son destin. Bruxelles a estimé qu'elle avait surévalué les actifs transférés de 3,4 milliards d'euros, ce qui s'apparente à une aide d'État, et a alors exigé un plan de restructuration sous peine d'ordonner le remboursement de cette somme. Les autorités allemandes lui en ont alors remis trois, provoquant la colère de la Commission et, finalement, le dépôt d'un ultimatum. Comme, en parallèle, la fusion de WestLB avec une autre Landesbank ne semblait plus possible après l'échec des négociations avec BayernLB, les actuels actionnaires de WestLB, le Land et les caisses d'épargne ne disposaient plus que d'une seule solution : le démembrement de la banque. Il s'agit là d'une petite révolution. Jamais encore une Landesbank n'avait ainsi disparu, de fait, du paysage financier allemand. Il s'agit d'un signal pour les huit autres établissements survivants : ou bien ils acceptent la consolidation, ou bien ils s'exposent au sort peu enviable de WestLB.
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