La faiblesse de l'euro entretient l'avance boursière de Wall Street

Les temps sont durs pour les marchés actions européens. Pas seulement parce que les investisseurs ont trouvé refuge dans d'autres classes d'actifs comme l'or ou les obligations d'états allemandes, françaises, voire américaines. Mais aussi parce qu'au fil des jours, l'euro montre des signes de faiblesse face au dollar, rendant de fait les indices boursiers du Vieux Continent de moins en moins attractifs pour les investisseurs étrangers. D'ailleurs, l'écart de performance boursière entre les marchés européens et Wall Street ne cesse de s'accroître et atteint désormais 12 points depuis début janvier. Toute la question est maintenant de savoir comment ce fossé entre ces deux rives de l'Atlantique est amené à évoluer au cours des prochaines semaines. Pour Grégory Volokine, responsable des marchés actions chez Meeschaert à New York, un grand nombre d'institutionnels américains avaient choisi, avant la crise grecque, de diversifier leurs placements en investissant sur l'Europe et ont aujourd'hui besoin de se refaire. Selon lui, les mouvements de réallocation d'actifs en faveur, notamment de Wall Sreet et des bourses émergentes, ne sont pas encore terminés. L'expert pense, néanmoins, qu'une stabilisation de la monnaie unique pourrait constituer le signe avant coureur d'un rebond du compartiment des actions européennes. De leur côté, les équipes d'Amundi AM, estiment que, face au cas grec, «l'Union européenne a réagi en annonçant un dispositif de grande ampleur susceptible de ramener le calme sur les marchés». Résultats amplifiésIls s'attendent à une «normalisation de l'aversion au risque» qui entraînerait un recul de la volatilité et redonneraient de l'allant aux Bourses Européennes. Romain Boscher, directeur des Gestions chez Groupama, souligne quant à lui, l'avantage compétitif d'un euro faible pour les groupes les plus exportateurs de la zone euro. « L'affaiblissement de l'euro n'est pas à négliger car il va amplifier les résultats des sociétés. Du fait des couvertures, le phénomène ne sera pas visible avant six mois mais cela sera un facteur de soutien pour les marchés européens qui leur permettra de stabiliser voire de rattraper leur écarts de performance » analyse l'expert. Déjà vendredi dernier, l'action EADS avait largement profité d'un euro à moins de 1,24 dollar. Et cela pour deux raisons. D'une part, les objectifs annuels du groupe aéronautique se basaient jusque-là sur une parité de change d'un euro pour 1,4 dollar. Et cela alors que 14% de ses revenus sont libellés dans la monnaie américaine. D'autre part, à ce niveau, Airbus redevient un sérieux concurrent de Boeing sur le plan tarifaire. Dans le secteur du luxe, LVMH ou encore PPR, eux-aussi très exportateurs , font partie des valeurs du CAC40 qui ont le mieux résisté à l'avalanche de prises de bénéfices constatées au cours du mois écoulé.
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