Perspectives en demi-teinte pour les labos pharmaceutiques en France. La hausse des ventes de médicaments remboursables en officine devrait être inférieure à 2 % dans l'hexagone cette année et en 2011, selon le Leem (syndicat des entreprises du médicament). « À fin mai, la hausse n'atteint que 0,6 % » a précisé son président nouvellement réélu, Christian Lajoux. Un léger ralentissement par rapport à l'année précédente (+2,2 %) dans un marché de 19,5 milliards d'euros. En incluant l'automédication et les dépenses hospitalières, le marché atteint 26,9 milliards. Il devrait croître de 2,3 % en 2010, contre un taux annuel de 3,4 % en moyenne ces cinq dernières années. En cause, la « politique incitative des génériques », qui représentent 12 % des spécialités remboursables en valeur, et près d'une boîte sur quatre.Au-delà du bilan chiffré, le constat mitigé du Leem n'est pas anodin. En ces temps de rigueur budgétaire, les industriels ont intérêt à souligner leur faible contribution à la croissance des dépenses de santé. « Le médicament n'est pas une source de dérapage pour l'assurance maladie » a souligné Christian Lajoux, tout en regrettant qu'il demeure une « variable d'ajustement » quand il faut réaliser des économies. revenus menacésAutre conséquence de la faible croissance : « les restructurations vont se poursuivre » a averti le président du Leem. Il a dénombré neuf plans de sauvegarde de l'emploi cette année, « soit 800 à 900 personnes concernées ». Un chiffre qui ne tient pas compte du projet de suppression de 800 postes chez Merck Schering-Plough (« La Tribune » de jeudi). Le phénomène se poursuivra tant que les brevets des « blockbusters » continueront à tomber dans le domaine public. D'ici à 2012, les revenus menacés s'élèvent à 1,15 milliard d'euros en moyenne par an. Le président du britannique GSK en France, Hervé Gisserot, a été encore plus direct : « Les sites industriels actuels ont été conçus pour servir nos marchés historiques (États-Unis, Europe). Aujourd'hui, la croissance du marché en volume se fait dans les pays émergents. Soit les sites français seront capables de gagner en productivité, soit ils seront fermés ». AUDREY TONNELIER
Le marché des médicaments se tasse en France
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