Quatre grands absents du tribunal

STRONG>George Bush, le pousse-au-crime« Plus il y a de propriétaires, plus l'économie se porte bien »?: la promesse de George W. Bush d'une « société de propriétaires », à l'occasion de sa seconde campagne, s'inscrit dans la continuité de sa première, et surtout, dans le sillage idéologique de son mentor, Ronald Reagan. Tout comme celle de faire en sorte que « l'impôt ne soit pas redistributif », comme précisé dans son programme... Le résultat, dans un contexte de mondialisation induisant baisse des salaires et désindustrialisation, c'est que le fossé entre riches et pauvres s'agrandit. Pis, pour la première fois en période de forte croissance économique, le revenu médian stagne. Dès lors, pour s'offrir une tranche du rêve américain, il ne reste que les subprimes.Alan Greenspan, le pompier pyromaneLongtemps considéré comme un magicien, Alan Greenspan est a posteriori traité d'apprenti sorcier. Il a présidé aux destinées de la Réserve fédérale américaine d'août 1987 à janvier 2006 et a traversé plusieurs crises financières. Chaque fois, il a utilisé une politique monétaire laxiste pour favoriser la croissance économique et endiguer le chômage. Après le 11 septembre 2001, à ceux qui craignaient que l'excès de liquidités ne forme une bulle spéculative dangereuse, il répondait qu'il faisait confiance à l'innovation financière. Peut-être son optimisme venait-il de son père, courtier à Wall Street, qui écrivit en 1935 un livre intitulé « La croissance revient » et le lui dédia.Jamie Dimon, le banquier « Rapetout »Il est l'un des plus grands bénéficiaires de la crise des subprimes. Jamie Dimon, PDG de JP Morgan, a repris pour une bouchée de pain une grande banque d'investissement de Wall Street, Bear Stearns, en mars 2008, et la banque emblématique des prêts immobiliers à tout-va, Washington Mutual, en septembre 2008, grâce au soutien des autorités de régulation. Il faut dire qu'il était en même temps directeur de la Réserve fédérale de New York. Détesté d'un côté par les actionnaires lésés, de l'autre par les emprunteurs expulsés de leur maison, ce proche de l'administration Obama a fini par incarner, presque plus que Goldman Sachs, le banquier qui s'en sort toujours gagnant. Tous les classements business le présentent comme un as de la finance.angelo Mozilo, le fourgueur de prêtsSelf-made-man, Angelo Mozilo a créé dans les années 1970 Countrywide Financial, une société de prêts immobiliers. Quarante ans plus tard, il est numéro un, avec 15 % des crédits émis aux États-Unis. Il pense que les prix des maisons ne baissent jamais, on peut donc prêter les yeux fermés, puisque l'actif gagne sans cesse de la valeur. Sauf qu'en 2006, le marché se retourne. Les emprunteurs pauvres à qui il a fourgué des crédits subprimes hors de prix font défaut. Alors Mozilo vend en douce ses actions dans Countrywide. Quand la crise éclate, la firme est revendue à Bank of America, mais son ex-patron est poursuivi pour délit d'initié. Début août 2010, une « class action » contre lui se termine par une transaction de plus de 600 millions de dollars.
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