L'incertaine stratégie du groupe espagnol

Pour la direction de Hochtief, la volonté d'ACS d'acquérir la majorité de son capital est « une provocation ». Officiellement, pourtant, le président du groupe espagnol, Florentino Perez, affiche sa volonté de créeer le numéro trois mondial du BTP avec 34 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 210.000 collaborateurs. Mais le « petit » ACS, qui a réalisé 15,6 milliards de chiffre d'affaires en 2009, n'a pas l'intention d'avaler le « grand » Hochtief et ses 18,1 milliards. Il entend simplement acquérir la majorité au capital en profitant d'une faille du droit allemand. Pour passer la barre des 30 % à moindre coût, ACS va lancer une OPA a minima, peu séduisante pour les investisseurs. Une fois cette opération réalisée sans succès, il aura toute liberté pour acquérir des titres Hochtief sans lancer de nouvelle offre aux minoritaires et prendre les commandes de l'entreprise dans son intérêt. Le risque pour Hochtief est alors de devenir une proie à dépecer pour rembourser l'immense dette d'ACS (10,4 milliards). Jeudi, Sigmar Gabriel a réclamé une modification de la loi sur les OPA qui, selon lui, ne permet pas aux bonnes entreprises de se défendre contre des « prédateurs faibles ». Mais, vendredi, la rumeur laissait entendre qu'ACS pourrait lancer une augmentation de capital. Ce qui changerait la donne : l'offre sur Hochtief pourrait être améliorée et une vraie fusion envisagée. La direction de Hochtief a cependant réitéré son rejet de tout rapprochement avec un groupe qui, pendant trois ans, lui a assuré vouloir rester minoritaire. R. G.
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