Repli de l'investissement des collectivités locales en 2010

Les grues ont déserté le ciel de France cette année. L'investissement des collectivités locales (51,7 milliards d'euros) s'est contracté en 2010, avec un recul de 2,1 %, selon la note de conjoncture 2010 publiée mercredi par Dexia. Des chiffres qui corroborent ceux de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), selon laquelle le volume des travaux a baissé de 5,4 % en volume sur les neuf premiers mois de 2010 par rapport à la même période l'an dernier. Selon des statistiques du ministère de l'Ecologie, les mises en chantier d'équipements publics ont reculé de 22,3 % sur un an au troisième trimestre 2010. « Contrecoup »Si les autorisations de construire repartent à la hausse, ce repli d'investissements apparaît préoccupant. Certes, selon Dexia, il s'explique en partie par le « contrecoup » des efforts fournis en 2009 : l'an dernier, l'investissement local s'est maintenu malgré la crise grâce à la forte participation des collectivités territoriales au plan de relance. De ce fait, certaines ont anticipé des investisssements. Les collectivités ont par ailleurs une gestion financière prudente : leurs investissements sont financés à hauteur de 91 % par des ressources propres. Mais cela n'explique pas tout. Et Dexia souligne « le climat d'incertitude » quant à l'évolution des ressources locales. La suppression de la taxe professionnelle et son remplacement par un système d'une complexité rare ont brouillé les perspectives financières des élus locaux. S'y est ajoutée la réforme territoriale, et les interrogations sur le devenir des subventions croisées entre collectivités. Enfin, certaines collectivités ont de réels problèmes structurels de financement. Ainsi, les départements ? dont les finances sont mises à mal par la hausse de 7 % des dépenses sociales en 2010 ? ont diminué leurs investissements de 11,7 % cette année. Les régions les ont baissés de 8,8 %. Le secteur communal ne s'en tire finalement pas si mal, à - 0,3 %. Les collectivités locales ont cependant profité en 2010 du très fort rebond des droits de mutation à titre onéreux. Leur produit a explosé, à + 32 %, ce qui permet aux collectivités de voir leurs recettes courantes croître de 4 %, après 2,7 % en 2009. S. T.
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