Carrefour se ravise en Malaisie et à Singapour

Le revirement est spectaculaire. Deux jours après avoir cédé sa filiale thaïlandaise à Casino, pour 868 millions d'euros, Lars Olofsson, directeur général de Carrefour, retire les deux autres dossiers de vente de ses filiales de Malaisie et Singapour. Il dit ne pas avoir trouver preneur au bon prix (350 à 400 millions de dollars selon les sources). « Nous pouvons créer beaucoup plus de valeur par nous mêmes. Carrefour a des perspectives de croissance très encourageantes en Malaisie », a-t-il déclaré mercredi au « Wall Street » Journal.Voilà qui rassurera les marchés. La décision de quitter ces pays émergents a surpris. Certains analystes ont souligné l'absurdité de ce repli en Asie sur trois pays seulement (Chine, Taiwan et Indonésie) alors que ses rivaux, Walmart et Tesco en tête, ferraillent pour y capter leur folle croissance. « Les marchés émergents seront les principaux moteurs de la croissance à moyen et long terme », réaffirme dès lors Lars Olofsson. Mieux : il assure « regarder » le dossier Hypermart, deuxième distributeur d'Indonésie. « Bien que ce ne soit pas une opportunité spectaculaire », précise-t-il. Leader d'un marché en croissance de 6 % par an, Carrefour n'est pas le premier à s'intéresser aux 38 hypermarchés mis aux enchères cet automne par l'indonésien Matahari Putra Prima (« La Tribune » du 8 novembre). Selon Reuters, Casino, Wal-Mart et le coréen Lotte seraient retenus au second tour des enchères qui atteindraient 1 milliard de dollars. La tactique de Lars Olofsson les poussera-t-elle à surenchèrir encore ? « Audit stratégique »Un autre dossier revient sur son bureau : Challenges.fr assure que BNP Paribas est mandaté pour un « audit stratégique » quant à l'avenir de Ed et Dia. Carrefour refuse de commenter. En 2007, juste après l'entrée de Blue Capital à son capital, José Luis Duran, patron d'alors, s'était vu suggérer le même projet. À l'époque, le hard discount était à la mode, les Lidl et Aldi chipant des parts de marché aux hypers. L'État-major avait réussi à plaider la vocation tactique des Ed et Dia. Et dès son arrivée, en 2008, Lars Olofsson avait accéléré la conversion des Ed français en Dia, enseigne espagnole au look plus soigné. Aujourd'hui, le hard discount stagne. Le vendre pour environ 1 milliard d'euros ne serait alors pas à contre-tendance. Juliette Garnie
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