Le Medef relance le débat des 35 heures en vue des présidentielles

L'occasion était trop belle pour la laisser passer. Mardi, Laurence Parisot, la présidente du Medef, a profité de la brêche ouverte par Manuel Valls à gauche, puis par Jean-François Copé à droite, pour avancer ses pions sur les « 35 heures ». « Oui, il faut un débat sur la durée du travail, sur ses différents mécanismes. Nous espérons que le débat présidentiel s'en préoccupe. Et, si je puis dire, de façon définitive », a martelé la présidente du Medef, à l'occasion de sa conférence de presse mensuelle. Et, même si les syndicats ne sont pas prêts à aborder le sujet dans le cadre des négociations paritaires, l'organisation patronale n'a aucunement l'intention de « se soustraire au débat ». Deux idéesDeux pistes sont particulièrement défendues par le Medef. La première consiste à remplacer la durée légale hebdomadaire, aujourd'hui fixée à 35 heures, par une durée conventionnelle, variable d'une branche à l'autre, voire d'une entreprise à l'autre dès lors qu'un accord serait signé. Second axe, remplacer la référence à une durée hebdomadaire par une durée mensuelle, trimestrielle ou annuelle. Deux idées qui devraient déboucher sur une réduction du volume d'heures supplémentaires donnant lieu à majoration de 25 % et sur une plus grande flexibilité dans l'organisation des horaires de travail. Reste que Laurence Parisot place la barre très haut en réclamant une remise à plat totale des 35 heures et non une « suite de béquilles » apposées sur un système qu'elle assimile à « l'hydre de Lerne ». « Soit on arrive à tout changer, soit on ne bouge plus », a tranché la présidente du Medef, qui a vivement critiqué l'incertitude juridique qui entoure la législation sur le temps de travail depuis dix ans. Une manière de montrer à ses ahérents qui n'ont pas forcément envie de s'engager dans de longues et complexes négociations que, demain, le jeu en vaudra peut-être la chandelle. Laurence Parisot s'est également gardée d'inclure dans ce grand débat présidentiel le thème des allégements de charges. Pas question, en effet, de donner de nouvelles idées aux parlementaires de la majorité alors que Nicolas Sarkozy et François Fillon ont calmé le jeu il y a seulement quelques jours. Tant le chef de l'État que le Premier ministre ont, en effet, coupé court à toute remise en cause des exonérations de charges, en n'en faisant un outil de défense des emplois peu qualifiés, déconnecté de la durée du travail. Nul doute que, sans ces assurances de l'exécutif, le Medef aurait été moins prompt à souhaiter un grand débat sur les 35 heures.
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