Force ouvrière  : des revendications, mais peu de moyens d'action

Une réforme des retraites menée en quelques semaines à la faveur de l'été ? « Inacceptable ! » Un nouvel allongement de la durée de cotisation pour obtenir une pension à taux plein ? « Pas question ! » La révision générale des politiques publiques (RGPP) lancée par le gouvernement en 2007 ? « Nous dénonçons les cent mille emplois détruits en trois ans. »Ce lundi, à l'occasion de la présentation des revendications de Force ouvrière pour 2010, Jean-Claude Mailly a choisi d'afficher sa fermeté à l'égard de l'exécutif. « 2010 sera une année tendue, car c'est en période de sortie de récession que les revendications émergent. Si le gouvernement y ajoute des réductions de dépenses publiques et de dépenses sociales, l'année va être rock'n'roll », a averti le secrétaire général de Force ouvrière.cavalier seulReste à savoir si l'organisation de l'avenue du Maine a les moyens d'obtenir gain de cause face à l'exécutif. Pour l'instant, elle ne semble guère encline à mobiliser. Ainsi, alors qu'elle a fait de la lutte contre les suppressions de postes dans la fonction publique un de ses chevaux de bataille, elle ne s'est pas associée à l'appel à la mobilisation du 21 janvier pour cause de revendications « peu claires ». Et fait cavalier seul en demandant, via un courrier envoyé la semaine dernière, un rendez-vous avec François Fillon. « Nous utiliserons tous les moyens de pression. Mais je souhaite d'abord en discuter clairement avec le Premier ministre », précise Jean-Claude Mailly. Sur le dossier des retraites, le même mélange de volontarisme et de prudence prévaut : « Nous n'avons pas l'intention de nous laisser faire. Mais il est encore trop tôt pour parler de mobilisation », reprend le secrétaire général.Partagée, de longue date, entre réformistes et militants d'extrême gauche, Force ouvrière risque, une nouvelle fois, d'étaler ses tiraillements en public au cours des prochains mois. Déjà, en 2009, ses divisions l'avaient conduite à quitter l'intersyndicale, entraînant de facto la fin de la mobilisation unitaire. L'entrée en vigueur de la réforme de la représentativité syndicale a, depuis, accentué la rivalité avec la CGT et la CFDT. Au risque de brouiller son positionnement chaque fois un peu plus? Agnès Laurent
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