Le gouvernement veut combler le retard de la France dans le numérique

Une paire de lunettes de l'« espace » sur le nez, de gros chaussons aux pieds, sur une estrade de quelques mètres carrés à peine, François Fillon évolue dans un appartement virtuel destiné à rééduquer des personnes malades ou malvoyantes avec les dangers de tous les jours. Lundi, dans les Yvelines sur le campus de Dassault Systèmesave;mes, premier éditeur français de logiciels et numéro un mondial des outils de conception assistée par ordinateur, le Premier ministre s'est familiarisé avec les usages numériques de demain. Ceux que le gouvernement veut encourager en y consacrant 2,5 milliards d'euros du grand emprunt. Deux autres milliards sont destinés à financer les réseaux physiques d'accès à Internent à très haut débit (lire ci-dessous). C'est ainsi un total de 4,5 milliards d'euros d'investissement prévus dans le numérique.« Je porte une conviction depuis longtemps : la France doit être une puissance numérique. L'enjeu est technologique, scientifique, culturel, démocratique. Et bien entendu économique », a lancé François Fillon. Les technologies de l'information et des télécommunications représentent 40 % des gains de productivité de l'économie française. Et l'investissement dans ce domaine pèse pour plus du quart de la croissance française. Or, selon le chef du gouvernement, même si certains acteurs, comme Dassault Systèmesave;mes, ont réussi à émerger, la France présente des « faiblesses », résultats de plusieurs années de sous-investissement dans le numérique. Cela « explique 60 % de notre écart de croissance avec les États-Unis depuis 2000 », avec comme conséquences sociales de s'être privé « d'un potentiel de 300.000 emplois », déplore François Fillon, bon connaisseur du numérique depuis son passage au milieu des années 1990 au ministère des Télécoms. Quatre « grandes masses »Les clés de répartition des 2,5 milliards d'euros réservés aux usages ne sont pas encore totalement arrêtées. Ce sera l'objet de l'examen du projet de loi de finances rectificative par le Conseil des ministres de mercredi. Quatre « grandes masses » sont néanmoins prévues : 250 millions d'euros dans les nouveaux réseaux et puces intelligents, notamment pour gérer la consommation électrique ; 750 millions d'euros pour la numérisation du patrimoine culturel (films, livres?) ; plusieurs centaines de millions pour le « cloud computing » (l'informatique en réseau) ; et le solde pour les usages dit « e », comme l'éducation ou la santé assistée par des outils numériques. fédérerLe budget sera géré par un nouveau fonds dit de la société numérique dirigé par René Ricol, mais piloté par les services du Premier ministre en collaboration avec la secrétaire d'État à l'Économie numérique. Comme pour les réseaux, l'objectif est de fédérer derrière cette initiative publique des entreprises privées. François Fillon a d'ailleurs demandé à Bernard Charlès, le directeur général de Dassault Systèmesave;mes, de se rapprocher de René Ricol pour avancer de concert dans le « cloud computing ». « Il faut impérativement développer une alternative française et européenne dans ce domaine qui connaît un développement exponentiel », a appuyé François Fillon. Une affaire stratégique afin que les données des entreprises ne soient pas stockées sur des serveurs à l'étranger. « Les grandes entreprises peuvent aujourd'hui financer ce type de services. Notre volonté est que les PME aient aussi accès aux mêmes fonctionnalités », indique Nathalie Kosciusko-Morizet, la secrétaire d'État à l'économie numérique. Les appels à projets seront lancés dans le courant de l'année.
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