Malgré ses ambitions affichées Société Générale déçoit les marchés

Entre Société Généralecute; Générale et les marchés, la rupture semble désormais consommée. L'action de la banque de La Défense a en effet dévissé de 7,2 % ce jeudi à la Bourse de Paris, à 38,98 euros, après la déception générale déclenchée par la publication de ses résultats 2009. Avec un résultat net de 221 millions d'euros au dernier trimestre, le groupe a certes fait un peu mieux que les prévisions des analystes, qui attendaient autour de 150 millions. Mais il avait pris soin de dégonfler leurs attentes en annonçant, mi-janvier, qu'il ne serait que « légèrement bénéficiaire » au dernier trimestre à cause de nouvelles pertes de 1,4 milliard sur ses actifs toxiques.Sur l'année, la comparaison avec sa rivale de toujours, BNP Paribas, est plus cruelle que jamais, puisque la Générale affiche un maigre bénéfice de 678 millions, contre 5,8 milliards pour la banque de la rue d'Antin. Mais c'est surtout le détail des comptes qui explique la déception des marchés. SocGen a en effet passé dans ses résultats trimestriels une plus-value de 732 millions sur Amundi, la coentreprise créée fin 2009 avec le Crédit Agricolegricole dans la gestion d'actifs, au lieu des 600 millions annoncés. Elle a aussi bénéficié d'un crédit d'impôt inattendu de 410 millions. Malgré ces éléments exceptionnels, le groupe n'a pas pu hisser son rendement des capitaux propres, l'indicateur de rentabilité privilégié du secteur, au-delà de 0,9 % en 2009. Une contre-performance historique, puisqu'elle dépasse celle enregistrée aux exercices 2008, plombé par les dépréciations d'actifs de la crise des subprimes, et 2007, marquée au fer rouge par la perte de 4,9 milliards de l'affaire Kerviel. Il faut dire que les actifs toxiques hérités de la bulle du crédit ont encore coûté au groupe 4,2 milliards l'an dernier. Il a aussi dû passer 5,85 milliards de provisions pour créances douteuses, soit un coût du risque total qui a plus que doublé sur un an.Les investisseurs sont restés insensibles au discours de Frédéric Oudéa, qui s'est escrimé jeudi à présenter la situation de son groupe sous un jour favorable. Dépeignant 2009 comme une « année de transition », le nouveau PDG du groupe a estimé que ces résultats masquaient « l'excellente performance opérationnelle et commerciale du groupe ». Une vision qui tranche avec les réactions des analystes. « Globalement, nous avons été déçus par la faible performance de la banque de financement et d'investissement et par les coûts dans la plupart des divisions », indique notamment Credit Suisse. Les marchés semblent ainsi faire peu de cas des perspectives positives annoncées par le groupe, qui anticipe un « fort rebond » de ses résultats financiers en 2010, même si la décrue du coût du risque ne devrait intervenir qu'au second semestre. Confronté à un bénéfice par action réduit de 87 % sur un an, à 45 cents, SocGen ménage ses actionnaires en réduisant son dividende de « seulement » 79 %, à 25 cents. Ce qui ne l'empêche pas d'afficher une structure financière solide, avec un ratio de fonds propres durs (core Tier One) de 8,4 %. Maigre consolation.
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