Après des années de profit, Thales se découvre des pertes

De mémoire de Thalesiens, les démonstrations publiques d'humeur ne sont pas si fréquentes dans la vie du groupe d'électronique. En l'occurrence, les salariés de Thales manifestaient jeudi, un jour symbolique avec la tenue du conseil d'administration chargé d'approuver les comptes 2009 et d'adopter le budget 2010, pour exprimer leur colère contre la politique salariale de la direction. Plus de 700 personnes se sont rassemblées à Neuilly-sur-Seine devant le siège de Thales tandis qu'environ 600 salariés étaient en grève dans les établissements de Toulouse et 450 à Cannes (Thales Alenia Space). Plus de 11.000 salariés sur les 33.000 que compte le groupe en France avaient en outre signé une pétition pour une hausse de salaire plus forte que la proposition de 1 % faite par le groupe. La direction de Thales a finalement accepté de rouvrir les discussions salariales avec les organisations syndicales.« climat délétère »« La mobilisation des salariés sur la question des salaires est portée par un climat délétère aujourd'hui dans le groupe », analyse un syndicaliste. Ce que résume la CFDT dans son dernier tract, publié le 1er février : « Projet obscur ; communication défaillante ; ombre de Dassault : la défiance suinte à tous les étages. Danger ! ». Ce qu'avait déjà fait la CGC, qui avait tiré à boulets rouges sur la direction (lire Latribune.fr).Sur l'exercice 2009, Thales plonge sans surprise dans le rouge, avec une perte de 128 millions d'euros (contre des bénéfices de 650 millions en 2008 et 1 milliard en 2007). Le groupe a été plombé par des provisions sur des contrats de plus de 500 millions d'euros (chiffres non précisés), dont 102 millions pour l'A440M. Les charges de restructuration ont aussi représenté 116 millions (0,9 % du chiffre d'affaires). Enfin, le groupe a été contraint de constater des « pertes de valeur sur coûts de développement activés à hauteur de 240 millions d'euros ». Le chiffre d'affaires du groupe est quasi stable, à 12,8 milliards d'euros (contre 12,6 milliards en 2008), tandis que les prises de commandes ont atteint 13,9 milliards, en baisse de 3 %.
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