Diadeis prospère déjà sur le marché de la numérisation de livres

Il n'y a pas que les géants de l'Internet comme Google ou Amazon qui se frottent les mains du succès annoncé du marché de l'édition numérique. Ancienne division du célèbre imprimeur Berger-Levrault fondée en 1676, Diadeis, qui a été reprise par ses cadres en 2002, est une des sociétés leaders dans la numérisation patrimoniale (archives, livres juridiques, plans...). Aujourd'hui, elle se réjouit de la politique du gouvernement qui, avec le grand emprunt, prévoit de consacrer 750 millions d'euros à la numérisation du patrimoine.Pour Jean-Charles Morisseau, président de Diadeis, « la France n'a pas besoin de Google pour numériser son patrimoine ». Diadeis serait même « plus rapide que Google », se vante son patron. « Nous venons de numériser pour la bibliothèque de la Commission européenne 110.000 livres en neuf mois. Google prévoit, pour sa part, de numériser les 500.000 livres de la bibliothèque de Lyon en dix ans », pointe-il, ironique. Diadeis, qui numérise des livres depuis vingt ans, emploie quelque 900 salariés.Un savoir-faire reconnuParmi ses clients, l'entreprise compte les bibliothèques de Bruxelles et du Luxembourg, l'INA ou encore la BNF, auprès de laquelle elle a déjà remporté plusieurs appels d'offres. Diadeis suit de très près la BNF qui, précise Jean-Charles Morisseau, a débloqué à ce jour 15 millions d'euros pour la numérisation de ses ouvrages. Porté par le grand emprunt, la bibliothèque parisienne devrait y consacrer 140 millions d'euros supplémentaires sur les cinq ans qui viennent. Selon Diadeis, le coût de la numérisation d'un livre varie en 4 euros et 400 euros, selon la nature de l'ouvrage. Le livre le plus ancien que le consortium auquel participe Diadeis a numérisé pour Gallica date de 1492. Il est en latin. Mais des ouvrages anciens en français ont également été traités comme « les ?uvres poétiques » de Jacques Peletier du Mans, un livre imprimé en 1547. Pour la numérisation de livres très rares, une équipe se déplace dans les bibliothèques.accélération« Le marché va s'accélérer dès cette année et nous sommes prêts, car cela fait des années que l'on s'y prépare », insiste Jean-Charles Morisseau. Pour remporter des appels d'offres, il met en avant son savoir-faire et assure que son format « permet d'affirmer que le livre numérisé sera toujours lisible dans cent ans » ! Le groupe attend également avec impatience l'arrivée du lecteur numérique d'Apple, l'iPad qui devrait sortir fin mars. Comme beaucoup de professionnels, Jean-Charles Morisseau pense que l'iPad va donner un coup d'accélérateur au marché du livre numérique.La société, basée à Nancy, regarde également du côté de la presse écrite. Elle vient de signer un contrat d'un million d'euros avec le magazine « Paris Match ». Une équipe va s'installer durant trois ans dans les locaux du magazine pour numériser plus de 600.000 photos. Diadeis, dont la moitié de l'activité vient encore de la publicité (réalisation et impression), a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros. Pour 2010, il table sur une croissance de 20 % de son activité de numérisation.Sandrine Bajos
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