La gauche prépare 2012 à petits pas

Réunies jeudi matin dans un café parisien, Martine Aubry, Cécile Duflot et Marie-George Buffet ont offciellement signé l'acte de naissance de la « gauche solidaire », qui devra mettre en place un « projet écologique, social et républicain » dans les régions. Pour l'instant, le PS et ses nouveaux partenaires évitent de pousser plus avant les feux du rassemblement. Chacun des partis qui composent cette nouvelle union de la gauche connaît la fragilité des alliances. Le programme commun de la gauche a vécu cinq ans, de 1972 à 1977, et la gauche plurielle a duré six ans, de 1997 à 2002. Socialistes, écologistes et dirigeants du Front de gauche ont aussi en mémoire les années qui ont suivi la « vague rose » des régionales de 2004. Le PS s'est déchiré sur le référendum européen de 2005, puis lors des primaires de désignation du candidat pour la présidentielle, en 2006, et Ségolène Royal a finalement échoué face à Nicolas Sarkozy en 2007.Même si les sondages pronostiquent un « raz-de-marée » rose, vert et rouge dans les régions au second tour des régionales, les dirigeants du PS, redevenu au premier tour le premier parti de France avec plus de 29 % des voix, s'accordent pour garder la tête froide. « Avant 2012, il y a 2010 et 2011 », répète Martine Aubry depuis dimanche. « Une hirondelle ne fait pas le printemps. [...] Ce n'est pas parce que nous avons remporté une victoire à des élections locales que nous allons gagner la présidentielle », souligne son prédécesseur à la tête du PS, François Hollande.Socialistes et Verts vont désormais engager des négociations pour tenter de parvenir à ne présenter qu'un candidat (socialiste) au premier tour de la présidentielle, en échange de circonscriptions législatives réservées aux écologistes. Mais Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, très attachée à l'indépendance des écologistes, est plus que réservée sur ce scénario. Elle tient à rester à l'écart de la bataille des primaires qui va commencer au PS. La question de l'abstentionD'ici 2012, la gauche devra aussi tenter de résoudre une question restée ouverte depuis la « parenthèse enchantée » de 2007, qui avait vu l'électorat populaire de gauche se mobiliser fortement. Au premier tour des régionales, comme aux européennes de juin 2009, cet électorat s'est fortement abstenu, dans une proportion moindre qu'à droite, mais suffisamment pour inquiéter dans la perspective d'une présidentielle. H. F.
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