La répartition de la rente pétrolière divise les états brésiliens

Une marée humaine s'est emparée ce mercredi du centre de Rio de Janeiro. Plus de 150.000 personnes ont répondu à l'appel du gouverneur, Sergio Carbral, de manifester contre la perte de redevances pétrolières. Le slogan, « Contre la lâcheté, pour la défense de Rio », était accroché à la statue du Christ du Corcovado, pour être visible dans toute la ville. La colère a été déclenchée par un amendement, adopté la semaine dernière par le parlement, qui réduit substantiellement les redevances de pétrole reversées aux états « producteurs », c'est-à-dire ceux qui font face à l'exploration pétrolière maritime : Rio de Janeiro, Espirito Santo et São Paulo. En 2008, quelques 23 milliards de reais (9,4 milliards d'euros) ont été générés, dont 10 milliards de reais (4 milliards d'euros ) ont été aux coffres de l'Union, le reste allant aux états producteurs. Rio de Janeiro a raflé plus de 10 milliards de ce pactole. rééquilibrer les recettesL'amendement a pour objectif de rééquilibrer les recettes fiscales au profit des états les plus pauvres, notamment du Nordeste. Si le texte était finalement adopté au Sénat, l'état de Rio pourrait perdre plus de 5 milliards de reais (2 milliards d'euros), ce qui pourrait signifier la ruine de plusieurs municipalités. São João da Barra, par exemple, dans le nord de l'état, tire de ses 81% des ressources fiscales du pétrole. La crise souligne la désindustrialisation de l'état de Rio, extrêmement dépendant de l'or noir. Le débat sur la répartition des redevances a surgi l'année dernière, suite à la découverte de gigantesques gisements au large de Rio de Janeiro, enfouis à près de 7 kilomètres de profondeur, sous une couche de sel. Les réserves de ce pétrole « pré-sel » pourraient receler, selon les spécialistes, entre 60 et 100 milliards de barils de pétrole et de gaz naturel, projetant le Brésil, aujourd'hui à la tête de réserves prouvées d'environ 14,4 milliards de barils, parmi les principaux producteurs mondiaux. de notre correspondante,Virginie Mairet, Rio de Janeiro
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