Affaire Goldman Sachs  : la SEC n'exclut pas d'autres poursuites

Tous les efforts entrepris par Lloyd Blankfein, patron de Goldman Sachs, pour redorer l'image de sa banque critiquée pour son comportement pendant la crise financière n'auraient-ils servis à rien ? Quatre jours avant la publication de ses résultats trimestriels, prévue mardi 20 avril, la banque américaine se voit rattrapée par la crise des subprimes, ces crédits hypothécaires à risque. Elle est accusée de fraude par la Securities and Exchange Commission (SEC). Le gendarme de la Bourse américaine lui reproche d'avoir trompé des investisseurs sur la vente d'un CDO (« collateralized debt obligation »), un produit adossé à des prêts immobiliers résidentiels.La SEC estime que la banque n'a pas divulgué d'importantes informations sur ce CDO nommé Abacus 2007. à noter que Fabrice Tourre, vice-président de la banque et à l'origine du produit, est lui aussi accusé de fraude. rapport interne La banque aurait omis d'indiquer aux investisseurs, principalement des institutionnels, le rôle d'un grand hedge fund de la place, en l'occurrence Paulson & CO, dans la sélection des titres (« sous-jacents ») mis dans ce CDO. C'est d'autant plus grave qu'au même moment ce hedge fund « shortait » le produit, empochant au passage un milliard de dollars. Paulson assure n'avoir aucune autorité dans cette sélection. Si c'était le cas, il y a aurait conflit d'intérêt. Goldman Sachs, de son côté, juge infondées les accusations de la SEC et rappelle que le choix des titres était réalisé par ACA Management. Elle se pose aussi en victime : dans un communiqué, elle déclare que si elle a touché 15 millions de dollars de commission, elle a aussi perdu 90 millions, sans expliquer comment. Cela est surprenant sachant que son risque est neutre. Mais les plus à plaindre sont certainement les investisseurs puisque Abacus a perdu 90 % de sa valeur.Ce rattrapage par la SEC intervient alors que doit être votée au Congrés la réforme financière (lire encadré). Mais aussi le jour où un rapport interne critique la passivité de l'autorité des marchés financiers américaine face à la fraude organisée par Allen Stanford. En s'en prenant à la plus prestigieuse des banques de Wall Street, mais aussi la plus controversée, la SEC veut reprendre la main et envoyer un signal au marché. D'ailleurs, Robert Khuzami, responsable de l'application des règles de la SEC, n'a pas exclu que d'autres banques puissent être la cible d'accusations similaires. Car la question qui se pose est de savoir si cette affaire est un cas isolé ou si d'autres collusions entre banques et hedge funds ont eu lieu. Il semblerait que oui puisque Rabobank a porté plainte en juin devant la Cour suprême de New York contre Merrill Lynch pour le même type de fraude. ncette affaire est-elle un cas isolé ? d'autres collusions entre banques et hedge funds ont-elles eu lieu ?
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