L'heure de vérité approche dans la fibre optique

Y aller ou patienter encore un peu ? Après avoir tergiversé ces derniers mois, à dessein ou non, les opérateurs de télécoms doivent prendre une décision concernant leur engagement dans la fibre optique. Malgré la contestation récente de Bouygues Telecom, le cadre réglementaire a été arrêté par les autorités concernées pour les zones les plus peuplées (5 millions de foyers). Et France Télécome;lécom a annoncé mi-février son plan fibre, en promettant d'investir 2 milliards d'euros dans les cinq prochaines années. Or, s'ils ne veulent pas se faire distancer, SFR, Free, voire Bouygues Telecom, vont devoir accélérer leurs dépenses dans ce nouveau réseau fixe à très haut débit.Conformément au cadre réglementaire négocié pas à pas par les opérateurs et l'autorité des télécoms (Arcep), France Télécome;lécom a ouvert son offre dite de référence. Le principe : proposer à ses concurrents de s'associer avec lui pour monter la fibre optique dans les 450.000 foyers qu'il peut aujourd'hui connecter et partager ainsi les coûts et la propriété de la fibre. La solution présente un avantage pour les « alternatifs » : approcher d'un coup 450.000 clients potentiels, alors que leur nombre d'abonnés cumulés se comptent aujourd'hui en quelques dizaines de milliers. Mais la solution nécessite aussi de verser immédiatement plusieurs millions d'euros à France Télécome;lécom. Le coût pour monter la fibre de la cave de l'immeuble jusqu'à la porte d'un foyer est en effet facturé 70 euros. Un prix trop élevé par rapport à la réalité des coûts, selon un alternatif. Il induirait une mise initiale trop élevée et compliquerait encore plus le retour sur investissement de la fibre optique avec un abonnement mensuel fixé à 29,90 euros.Plusieurs solutionsLes opérateurs intéressés ont jusqu'au 6 mai pour répondre. S'ils refusent l'offre de France Télécome;lécom, ils ne seront pas pour autant exclus du marché. Ils pourront demander l'installation d'une fibre supplémentaire à côté de celle de l'offre de référence mais devront alors supporter seuls le surcoût d'installation, estimé à 30 %, plus les frais de raccordement du client. Autre solution, s'ils veulent éviter cet investissement, ils pourront négocier plus tard un accès sur la fibre installée et devenir locataire d'un réseau, comme dans l'ADSL aujourd'hui. Une dernière solution qui lisse l'investissement initial en charges d'exploitation. Elle pourrait tenter Bouygues Telecom, dont le parc de clients ADSL est encore limité, mais SFR et Free devraient la rejeter. Les deux opérateurs veulent en effet disposer de leur fibre optique pour faire migrer leurs clients de l'ADSL vers le très haut débit et s'affranchir du modèle de location du réseau qui les oblige à reverser un peu plus du tiers de leur chiffre d'affaires ADSL à France Télécome;lécom.SFR et Free s'opposent néanmoins sur un point. Alors que le premier est prêt à partager sa fibre avec France Télécome;lécom, Free veut être l'unique propriétaire de son infrastructure. Un choix qui augmentera un peu plus sa facture alors que Free doit parallèlement débourser plusieurs centaines de millions d'euros dans les deux ans pour construire son réseau de téléphonie mobile.
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