« Nous avons insisté pour qu'il n'y ait pas de modèle unique de gouvernance imposé »

Lionel Collet, président de la conférence des présidents d'université (CPU)Comment analysez-vous les stratégies de regroupement entre universités et grandes écoles alors que pôles de recherche et d'enseignement supérieur (PRES), loi sur l'autonomie et Grand emprunt se télescopent ?Il ne faut jamais oublier que les PRES ont été créés en 2006, avant la loi LRU sur l'autonomie ! Les PRES favorisent les regroupements entre universités et grandes écoles, alors que la loi sur l'autonomie, qui ne mentionne presque pas les PRES, a concentré l'attention des universités sur leur passage à l'autonomie et leurs projets de fusion entre elles. La question se pose donc aujourd'hui des rapprochements avec les grandes écoles, qui ne peuvent pas devenir un membre de l'université, mais aussi des modes de regroupement : fusion ou coopération ? Les deux sont a priori compatibles. Mais, dans le contexte actuel, les PRES apparaissent donc comme un des éléments de ces mouvements.Les «?initiatives d'excellence?» financées par le Grand emprunt doivent-elles faire évoluer la gouvernance des PRES ?Au début, nous avions compris qu'une nouvelle gouvernance serait demandée aux PRES, comme le préconise le rapport de l'Inspection générale. Finalement, il s'avère que la gouvernance des initiatives d'excellence se fera sur leur périmètre propre et n'a pas vocation à modifier la gouvernance des PRES. Nous avons beaucoup insisté pour qu'il n'y ait pas de modèle unique de gouvernance imposé. Ne risque-t-on pas ainsi de compliquer encore le paysage universitaire, alors que le gouvernement vise le contraire ?Nous souhaitons une simplification. Beaucoup de regroupements créent leurs propres fondations de coopération scientifique (FCS). Les futurs instituts hospitalo-universitaires pourront par exemple aussi le faire. Et, depuis la loi Bachelot sur l'hôpital (HPST), les CHU aussi. Bref, il y a une multiplication des structures et des fondations. Il faudrait que les fondations se regroupent. C'est la priorité. Propos recueillis par C. J.
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