Les investisseurs sont toujours friands d'obligations émergentes

Dans un contexte de crise des finances des pays développés, les émissions de dette des pays et groupes émergents rencontrent de plus en plus les faveurs des investisseurs. Symbole de cet engouement, la Russie absente des marchés depuis 1998 a placé avec succès fin avril 5,5 milliards de dollars, payant seulement 1,3 % de plus que les titres de dette américains. Ce lundi, l'Inde et la compagnie mexicaine Pemex sont elles aussi venues se financer sur les marchés sans soucis, tandis que la Malaisie et le chinois Sinopec envisagent à leur tour de venir se refinancer. « Les émissions ont été très dynamiques au premier trimestre et plus globalement depuis le début de l'année. Contrairement aux États développés, les États des pays émergents n'ont pas de gros besoins de financement et émettent essentiellement en monnaie locale, mais leurs entreprises doivent compenser la réduction des prêts bancaires et émettent sur les marchés internationaux », souligne Jean-Dominique Bütikofer, responsable dettes émergentes chez UBP.Le poids de l'endettement public atteindra 114 % du PIB des pays industrialisés du G20 en 2014, contre seulement 35 % dans les pays émergents, selon le FMI. « Les investisseurs ont de plus en plus d'intérêt pour les dettes des États et des entreprises émergentes car elles disposent généralement de bons fondamentaux, les titres libellés en monnaie locale profitant en outre de l'appréciation de ces devises », explique Michael Gomez, spécialiste de la dette émergente chez PIMCO. Ce déséquilibre d'endettement et de solides prévisions de croissance ont poussé à la baisse les rendements des obligations émergentes. Selon les indices Merrill Lynch, le rendement des titres de dette d'entreprises a reculé depuis le début de l'année de 11,9 % à 9,7 %. Pour les États émergents, le parcours est plus heurté, le rendement ayant baissé de 6 % à 5,5 % avant de remonter à 5,8 %.Opportunités« La baisse des rendements devrait se poursuivre à moyen terme. Mais à court terme, nous pensons que l'amélioration des fondamentaux est dans les cours, et une pause va intervenir », souligne Michael Gomez. Cette conjoncture pourrait néanmoins être assombrie par les difficultés des pays développés. « Les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Europe et le Japon représentent environ deux tiers du PIB mondial. La rigueur budgétaire à venir et ses effets sur la croissance vont évidemment mettre les pays émergents sous pressions. Néanmoins, il y a des opportunités intéressantes pour les investisseurs sélectifs », note Michael Gomez. Julien Beauvieux
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